La momification (mummification play) et le contrôle de respiration (breath control play)
Note 1 : Dans le présent document, les termes employés pour désigner des personnes sont pris au sens générique, ils ont à la fois la valeur d’un féminin et d’un masculin.
Note 2 : Dans cet article, je vais essayer de vous parler de la momification (mummification play) et le contrôle de respiration (breath control play) dans le BDSM ou dans les cordes selon mon point de vue.
La momification
Selon le livre 2009 du Dr Aggrawal intitulé Forensic and Medico- Legal Aspects of Crimes sexuels et pratiques sexuelles inhabituelles, la momification est: « Une forme extrême de servitude dans laquelle la personne est enveloppée de la tête aux pieds, un peu comme une momie, l’immobilisant complètement. Les matériaux utilisés peuvent être du film plastique, du tissu, des bandages, des bandes de caoutchouc, du ruban adhésif, des pansements en plâtre, des sacs de corps ou des camisoles de force. La personne immobilisée peut alors être laissée dans un état de privation sensorielle effective pendant une période de temps ou stimulée sensuellement dans son état de servitude – avant d’être libérée de ses enveloppes « .
Wikipédia le définit la momification BDSM ainsi : « La momification est une technique pratiquée dans le cadre du BDSM qui consiste à immobiliser le partenaire soumis à l’aide de rouleaux de film étirable, de cellophane, d’adhésif, de latex ou encore de tissus dans une sorte de cocon. Une fois ce procédé exécuté, le partenaire est immobilisé à tel point qu’il ressemble à une momie égyptienne. Le partenaire soumis est dans un état de privation sensorielle à court terme ou sensuellement stimulé par bondage.«
L’acte de momification est utilisé pour améliorer les sentiments d’impuissance corporelle totale. On peut dans la momification couvrir complètement avec seulement un ou deux orifices corporels exposés (c’est-à-dire le nez et / ou la bouche pour que la personne momifiée puisse respirer sans restriction).
C’est une évidence de dire que la momification peut être risquée. Des complications peuvent survenir si les personnes enfermées (dans des matériaux tels que le film adhérent) sont incapables de signaler qu’elles ont de la difficulté à respirer, transpirent trop et se déshydratent gravement, ou que leur approvisionnement en sang est sévèrement restreint.
La pratique présente certains risques comme l’hyperthermie, la strangulation, l’embolie, l’asphyxie l’étouffement ou encore la déshydratation !
Immédiatement après le processus de «déballage», la température du corps peut diminuer de manière significative, alors être dans un environnement chaud et/ou avoir des couvertures, plaids à portée de main est important. Il est bien d’avoir une paire de « ciseaux de panique » (
Ciseaux à bandage selon DIN 58279) facilement disponibles en tout temps afin que la fixation de la momification puisse être coupée rapidement et facilement si les choses tournent mal.
La momification peut également inclure des techniques plus innovantes. Un article de Hans Meijer dans un numéro 2000 du Secret Magazine note que les feuilles mouillées peuvent être un matériau particulièrement bon pour la momification : « Une momification japonaise sans corde est faite avec des feuilles humides. Enveloppez votre soumise dans des draps mouillés et tirez-les bien. Au fur et à mesure que les feuilles sèchent, elles rétrécissent et la momification devient encore plus serrée. En utilisant un sèche-cheveux, vous pouvez non seulement accélérer le processus, mais aussi déterminer les zones que vous souhaitez réduire d’abord et, ce faisant, ajouter des accents à votre servitude » , ou alors induire le corps d’huile de Camphre avant de l’envelopper dans un filme étirable.
Un article de 2004 sur la toile note que : « Pour une raison quelconque, les personnes engagées dans la servitude de momification ressentent une excitation sexuelle intense et un plaisir en étant enveloppées dans des bandages, et même être enchaînées et encapsulées dans un cercueil après cela … Il doit y avoir un lien de confiance entre la partie dominante et la personne qui va être momifiée. C’est aussi une pratique qui doit aussi être complètement, 100% consensuelle, sinon, elle peut même être considérée comme un crime d’agression. La servitude de momification exige également des précautions et une formation pour ne pas étouffer la personne qui joue la partie soumise. Certaines personnes qui sont engagées dans la servitude pour la momification rapportent aussi un lien avec le sentiment d’être immortel qui était associé à la momification dans l’Egypte ancienne, préservant la jeunesse du corps à des temps immémoriaux » .
Il semblerait qu’il y ait de forts chevauchements psychologiques et comportementaux entre le fétichisme de la momification et le fétichisme de l’enfermement : la claustrophilie.
Des études universitaires ont examiné la momification dans la gamme plus large des activités sadomasochistes. Une étude finlandaise sur les activités de BDSM dirigée par le Dr Laurence Alison Archives of Sexual Behaviour décrit le large éventail d’activités auxquelles participaient leurs 184 participants sadomasochistes (162 hommes et 22 femmes) : la flagellation, la servitude, les piercings, l’hypoxyphilie, le fisting, le jeu de lames, les chocs électriques et la momification. Ils ont signalé qu’il y avait des différences importantes dans ces activités selon l’orientation sexuelle. Fait le plus intéressant, l’équipe de recherche a identifié quatre sous-groupes sadomasochistes en fonction du type de douleur donnée et reçue :
- L’administration de la douleur typique : Cela impliquait des pratiques telles que la fessée, la cannulation, la flagellation, les marques de peau, les chocs électriques, etc.
- Humiliation : Il s’agissait d’humiliation verbale, de bâillonnement, de gifles, de flagellation, etc. Les hétérosexuels étaient plus susceptibles que les hommes gais de s’adonner à ce type d’activité.
- Restriction physique : Cela inclut la servitude, l’utilisation de menottes, l’utilisation de chaînes, la lutte, l’utilisation de la glace, l’hypoxyphilie et la momification.
- L’administration de la douleur hyper-masculine : Cela implique l’anulingus, l’utilisation du godemiche, la fixation du pénis, l’urination, le lavement, le fist, la défécation et l’insertion de cathéter. Les hommes gais étaient plus susceptibles que les hétérosexuels de s’engager dans ce type d’activité.
Les mêmes auteurs ont publié un suivi en utilisant le même ensemble de données et ont rapporté que parmi ceux qui bénéficiaient d’une restriction physique, 13,4% se livraient à des activités de momification. Dans une autre étude publiée dans un numéro de 2002 de Sexual and Relationship Therapy, les mêmes auteurs ont combiné les résultats de cinq études publiées précédemment sur le comportement sadomasochiste. Ils ont rapporté que 12,9% de tous leurs participants sadomasochistes s’étaient engagés dans la momification en tant que pratique sexuelle.
Ces études semblaient confirmer et élargir une étude antérieure de 1984 publiée dans la revue Social Problems par le Dr Martin Weinberg et ses collègues.
Un autre article sur le site Web What To See In Berlin déclare : « Nous ne devons pas perdre de vue que ces momies sont utilisées comme préliminaires, et devraient provoquer le plaisir dans la soumission, leur permettant de jouir du sentiment d’assujettissement et d’impuissance causé par le fait de restreindre leur mouvement, tout en résistant… Les amateurs de BDSM ont tendance à tomber dans la tentation de prendre un fouet, une canne ou une pince à épiler, parce que les deux participants trouvent ça stimulant! Pour maximiser le succès du jeu, les couples qui cherchent à porter le jeu vers de nouvelles hauteurs érotiques laissent généralement leurs zones érogènes exposées après la momification sexuelle (pas de bandages, de plastique ou de ruban adhésif) … Le lieu le plus évident et habituel de stimulation érotique soit par des coups sur les mamelons, les organes génitaux et les fesses, leur seule limite étant leur imagination ».
Contrôle de respiration (breath control play)
Les jeux de contrôle de la respiration (breath control play) sont étiquetés dans nos pays occidentaux comme des pratiques BDSM.
En Asie, au Japon tout particulièrement, cela fait partie des « jeux » sexuels permettant d’arriver à une exacerbation du plaisir.
Les Japonais ont toujours aimé les pratiques « limites » et surtout « raffinées« , c’est à dire nécessitant une mise en oeuvre longue, contrôlée et esthétique. Et toujours dans le respect de la volonté de l’autre.
Les « jeux » dangereux, tels que le jeu du foulard fait partie des « breath control play ».
Mais le but premier n’est pas de faire souffrir le corps par des pratiques violentes. On est bien dans la volonté de contrôler la respiration dans le but de la ralentir, de la limiter afin que le cerveau sécrète des endorphines face à ce qu’il considère comme un danger -> ce qui permet d’arriver dans une « subspace« . Il ne s’agit jamais par contre de priver totalement d’oxygène, comme ce qu’on trouve dans le jeu du foulard, la strangulation longue ou l’électrocution.
Il y a plein de techniques : la strangulation, la compression sur le torse, le sac plastique ou tout simplement retenir sa respiration ou la « noyade ». Voire d’autres nécessitant des accessoires : ne pas pouvoir bouger dans une gangue de latex avec pour seule entrée d’air la présence d’une paille au niveau des narines ou de la bouche, la pompe à évacuation d’air, le sac gonflable, un masque à gaz ou le préservatif (grande taille) sur la tête…
Ces techniques ne doivent en aucun cas être pratiquées lorsqu’on est seul !
On ne pratique pas non plus avec n’importe qui !
Celui que sera limité en arrivée d’oxygène doit pouvoir à tout moment montrer, exprimer clairement qu’il est temps d’arrêter ou qu’il veut mettre fin au jeu. Il y a de nombreux décès tous les ans parce que des personnes sont toujours persuadées qu’elles seront plus intelligentes que les autres ou qu’elles ont tout prévu. Une vingtaine de décès en France, plus de 1000 aux USA chaque année. Lorsque ces pratiques sont réalisées par une personne seule, on parle de « décès autoérotiques » (Michael Hutchence et David Carradine en sont les décès les plus célèbres).
On a beau prévoir toutes les solutions possibles pour permettre le respiration, lorsqu’on a perdu connaissance défaire un noeud ou tirer sur une corde s’avère difficile ! Sans compter que le corps a une fâcheuse tendance à ne pas tomber là où le système de sécurité avait été placé : Loi de Murphy !
Si les jeux de contrôle de respiration pratiqués à deux et dans un respect mutuel sont sans risques de mort, il n’en demeure pas moins que des études ont constaté qu’à partir d’une vingtaine de répétition de pertes de connaissance par Hypoxie, le cerveau subit des dégâts neuronaux irréparables.
Un décompte à retenir lorsqu’il y une Hypoxie (plus d’oxygène) :
- Il faut 3 secondes pour perdre conscience,
- il faut 30 secondes pour entrer dans le coma !
- il faut 3 minutes pour mourir !
Source : Monde de Psychologie et vergiberation
One thought on “La momification (mummification play) et le contrôle de respiration (breath control play)”
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Sujet bien emballé et développé dans tout les sens du terme.
Félicitations à Votre soumise Lillys.
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