
Cilice mon amour …
Je vous partage un texte rédigé par ma soumise allotei.
Parlons-en de ce truc qui m’enserre la peau, qui me rend docile dans cette folie incommensurable. Il est ce feu intérieur dont je ne peux me défaire … Il me suffit de demander pour qu’il me quitte, et pourtant, j’ai du mal à ne pas le vouloir, j’ai du mal à m’en séparer. Il est cette seconde peau. Paradoxale pour une fille qui ne veut plus de faux semblant, et qui voit tout sauf sa soumission comme un pyjama mis un soir pour être retiré le lendemain matin. Et pourtant, il est cette seconde peau, qui me protège contre moi, de la facilité, et peut-être même d’un potentiel danger … Lequel ? Celui de me laisser aller.
Je l’ai dans la peau oui … oh ça oui. Chacun de ses petits picots me le rappelle, et si jamais je pense ne plus le ressentir, il me suffit de l’écouter un peu plus attentivement me susurrer ô combien il tient à moi, ô combien il aime me serrer contre lui ….
Intérieurement je suis en ébullition, et pourtant … avec lui je me contiens. Je prends sur moi, je ravale mes mots en acceptant les maux.
Il a cette faculté de me rappeler à l’ordre sans prononcer le moindre son. Il a cette magie de me faire me tenir bien droite, et surtout d’apprécier chaque instant pour ce qu’il est, et non, pour ce que je voudrais qu’il soit.
Et puis, il me rappelle Lui, il me rappelle que Lui aussi je L’ai dans la peau et que c’est ensemble que Nos mains se sont unies pour le fabriquer. Était-ce de la folie ? Je ne crois pas. Était-ce un excès de passion ? Je ne le pense pas. Était-ce simplement la curiosité ? Non plus. Alors qu’était-ce ? Assurément l’envie de Le vivre encore différemment.
Il devient de ceux avec qui, une fois encore, j’ai envie de faire « ami-ami » et ce, sans négocier. Simplement en acceptant ce qu’il m’offre et en accueillant cette contrainte, et ce rappel à ce que j’aime tant : ce travail sur moi-même. Car même si je voudrais crier, car même si je voudrais tout envoyer valser, car même si tout devient insoutenable, pour rien au monde je ne voudrais qu’il me desserre dans ces instants-là.
Il est sournois, il est tenace, il est assourdissant … il est de celui qui me dit « chut » et à qui j’obéis. Il est de celui qui me dit « fais attention » et pour qui je regarde sans broncher. Il est de celui qui me rappelle que chaque instant de vie est un combat et à qui je rends les armes, faute de choix. Il est de celui qui nous fait bénir les protocoles, et pour qui on s’exécute sans se poser de question.
Bref, cet objet est torture. Mais ne serait-ce pas cela que l’on appelle aussi communément l’amour ? Ce truc qui nous enivre et qui en même nous torture perpétuellement ? Cette chose qui nous accapare et qui pourtant nous rend davantage en vie ? Grâce à lui je me contrôle, grâce à lui je travaille ma soumission, ma posture, et surtout cette maitrise de moi-même car bien qu’exaltée, je ne peux sortir de ce pour quoi j’ai choisi de me donner.
Alors pour Lui, je vais le vivre lui … parce qu’assurément ce cilice a ce pouvoir de me rappeler que la soumission ça se vie.
Je lutte donc j’existe.
