Quel sens je donne à l’éducation ?
Je vois beaucoup de fantasme sur les relations BDSM du style ‘’Fais ce que je dis, ou je vais te punir’’ Cette pensée m’est totalement étrangère. Si Elle m’a choisi pour Maître, c’est qu’elle a envie de me servir, donc pourquoi n’obéirait-elle pas, puisque c’est son choix ? Ma soumise est une personne humaine. Son objectif principal est de me servir. Mon rôle, en tant que Maître, est de l’éduquer de telle manière qu’elle puisse me fournir ce service. Je définis l’éducation par : amener une personne à l’autonomie. C’est un long processus.
Punir infantilise beaucoup. On punit un enfant parce qu’il a désobéi, ou qu’il a fait une mauvaise action.
Si ma soumise a fait une erreur, a fauté, a désobéi ou a fait une mauvaise action, je me dois de comprendre la ou les raisons. Si c’est volontaire, cela exprime qu’elle n’est plus à sa place, que je ne suis plus à la mienne. Nous ne sommes plus dans une relation BDSM, notre relation s’arrête donc là.
Si la faute est involontaire, alors c’est un manque d’éducation, j’en suis le seul responsable. Je ne peux pas punir ma soumise pour un manque d’éducation de ma part. Dans ce cas, je me dois de réparer son manque d’éducation.
Dans une relation BDSM, si il n’y a pas de pratiques sous forme d’ « éducation anglaise » , je ne pense pas que la punition ou sanction mise à part, l’ignorance, le silence, ou la fin d’une relation soit d’une grande utilité. La relation est consensuelle, à partir de là, chacun (soum comme Dom) doivent maîtriser leur posture. La communication, l’information seront plus productives et plus formatrices dans l’évolution et l’embellissement de la relation.
Lorsque la personne soumise est dans une recherche de lâcher-prise, de ne plus contrôler et maîtriser la relation, lorsqu’elle fait le choix de s’en remettre totalement à la personne dominante choisie, la punition, la sanction va exciter neurologiquement son « centre de la récompense » , elle aura donc du plaisir dans sa soumission, elle sera satisfaite.
Dans une « éducation anglaise », je pense que la punition, l’humiliation peuvent être productives, peuvent servir la relation, lorsque la personne soumise délègue le contrôle, la gestion, la maîtrise de la punition, ou de l’humiliation à la personne dominante choisie. Lorsque la personne soumise accepte et assume les conséquences et les effets de ses comportements, attitudes, actes, mots… et s’en remet totalement à l’appréciation et à la réparation réfléchie, décidée par la personne dominante choisie.
Mon éducation doit la conduire a une modification à long terme de son comportement, mon éducation repose sur le renforcement des comportements positifs et sur la minimisation des comportements négatifs, car si je focalise sur le négatif, elle deviendra anxieuse, stressée, hypercritique d’elle-même, c’est une sorte de cancer qui va la ronger dans le temps, c’est conduire notre relation à la destruction, c’est la conduire dans la déprime, voire la dépression.
Vivre une relation, ce n’est pas la fantasmer, c’est rendre cette relation réelle, vivante, continue et dynamique . Cela demande un travail quotidien, une pratique quotidienne. c’est un engagement.
Éduquer ma soumise, c’est lui apprendre, c’est lui donner les moyens et les outils pour me servir.
7 thoughts on “Quel sens je donne à l’éducation ?”
Jusqu’à présent je partageais à 100% ta vision de l’éducation, notamment concernant la punition (ou plutôt la non punition) mais une expérience récente m’a fait réfléchir sur l’essence même du mot.
Je vais passer sur le fait que oui un(e) soumis(e) au clair avec sa soumission n’a pas besoin de punition pour les raisons que tu évoques sur ce post.
Je vais cependant faire la distinction entre un(e) soumis(e) qui a déjà été éduqué(e) ou qui a déjà connu quelques expériences et un(e) soumis(e) totalement novice, sans aucune expérience.
Je pense que pour éduquer un(e) novice qui n’a aucun repère, aucun ‘déjà vu’, aucun ‘déjà connu’ il faut en passer par la punition.
Alors bien entendu pas la punition plaisir, pas la punition donnée dans le cadre d’un jeu mais de punition qui le/la mettra en position de pénitence et de réflexion.
Nous ne pouvons pas demander les mêmes choses à des novices et à des plus ‘expérimentés’ et c’est ainsi que nous les ouvrirons à notre monde, à notre propre BDSM.
Je ne sais pas si j’ai bien exprimé ce que je voulais dire, c’est juste un commentaire sur ce post et tu me connais suffisamment pour comprendre ce que je veux dire, sourire
Pour ma part, si la personne est novice, elle fera des erreurs dans son apprentissage, ce qui est normal, cela vaut-il une punition ? Je n’en suis pas sür.
Je donne un exemple, un enfant apprend le théorème de Pythagore, il fait des exercices, certains sont faux, faut-il le punir pour ses erreurs ? Maintenant si il refuse de faire ses exercices ou qu’il y met de la mauvaise volonté, là c’est un autre problème. Dans une entreprise, si tu refuses de faire le travail que ton patron te donne, que va-t-il faire ?
Ce que je veux soulever aussi par la non-punition, c’est aussi ce que j’ai fréquemment vu. Des personnes dominantes, qui volontairement mettent leur personne soumise dans l’erreur ou la faute, pour valider une punition. Cela leur permet de se déculpabiliser sur l’action qu’ils vont mettre en place. C’est-à-dire, cela valide la punition, ils ne sont plus responsables de la punition, c’est de la faute de la personne soumise, ils ont été obligés de punir… Ces personnes dominantes refusent d’assumer leur posture, ils ont besoin de trouver des raisons à leurs actes, d’éviter d’avoir un problème de conscience.
Quant à ceux qui aiment punir, car ils sont dans un jeu, ce que je nomme par gaming, là c’est leur choix, leur BDSM, qui ne correspond pas au mien. Ils sont libres de pratiquer comme ils le souhaitent.
Je me suis mal exprimée, je m’en rends compte à ta réponse (avec laquelle je suis entièrement d’accord).
Je voulais parler de punition en réponse à une attitude de défi, de rébellion volontaire et gratuite, de provocation dont sont coutumiers les novices parce qu’ils ont lu qu’un soumis rebelle c’était bien.
Je ne pense pas que punir un novice par le silence, comme je fais habituellement si j’ai à le faire, soit constructif…une punition peut l’être par contre, il ne recommencera pas.
Après il y a le dosage de la punition qui doit être adéquat, il ne s’agit pas non plus de punir chaque faute mais bien faire la part des choses entre une faute de novice et une provocation. Tout comme je ne parle pas forcément de punition par les impacts.
Les punitions justes existent.
Alors tu vas me répondre ‘pourquoi punir un novice qui n’a pas de références’ ? (si si je te vois venir)
Je rentre dans votre conversation, je suis une soumise novice qui débute depuis peu avec un vrai Maître. Moi, ma vision des choses à mon niveau, est que si le Maître ne nous remets pas en place, soie par sa voix, son charisme, et, éventuellement par une punition. Comment allons nous évoluer ? Si, c’est un Maître digne de se nom il saura gérer la punition si il y a, et, expliquer le pourquoi du comment. Ce qui nous ferra grandir et évoluer, si on commets une faute et qu’on nous dit rien en étant novice, forcément qu’on la refait.
Merci d’avoir commenter
Je viens de modifier cet article.
Bonne lecture.
Visitor Rating: 5 Stars
Visitor Rating: 5 Stars