Origine de la philosophie des cordes
Art martial est emprunté au Latin : Mars, qui est la divinité incarnant la guerre dans le panthéon Romain. C’est donc l’art de la guerre.
Tout débute par le combat singulier. le combat singulier est beaucoup plus ancien que la guerre. Il est l’héritier d’un combat à la vie à la mort, impliquant toutes les manœuvres possibles afin de vaincre. Le combat singulier également appelé duel provient d’une recherche d’optimisation de ce principe. L’exemple le plus connu reste le combat légendaire de David contre Goliath, illustrant parfaitement le souci de précision et d’économie de moyen qui sont nécessaires pour atteindre l’efficacité.
Les arts martiaux ont toujours été étudiés pour des combats individuels afin de tirer parti des capacités développées par le pratiquant (rapidité, originalité, improvisation …).
Il y a donc deux types de combat : le combat singulier (l’important étant la qualité) et le combat militaire (l’important étant la quantité). Les militaires vaincront par les quantités d’armes et de militaires. En combat singulier, plusieurs armes sur soi ne sera d’aucune utilité et alourdira le travail face à une seule arme excellemment maniée. Les arts martiaux n’ont donc pas vu le jour pour permettre aux soldats de se défendre sur un champ de bataille. La dynamique du champ de bataille fait des stratégies payantes à la guerre qui n’a quasiment aucune utilité dans le combat singulier. Un art martial cherche à neutraliser une attaque par n’importe quel moyen aussi rapidement que possible. Il doit être décisif.
Dans le combat singulier, on retrouve la lutte. La lutte est un système de combat rituel ou ludique et codifié sous différentes formes, qui voit également s’affronter deux individus, mais ce n’est pas un art martial. La différence entre l’art martial et la lutte est que, dans le cadre rituel de la lutte, les membres d’une communauté acceptent une certaine violence dans un cadre limité. Dans la lutte, le combat est régulé et codifié. L’art du combat de lutte est surtout présent dans le règne animal (et paradoxalement) dans le cadre des parades amoureuses et des luttes rituelles d’accouplement. La lutte humaine, pour sa part, est un rituel qui remonte déjà à l’époque préhistorique (par exemple les jeux Olympiques, le Pancrace …).
La pratique d’un art martial implique un certain degré de sophistication. Si la lutte cherche un vainqueur, les arts martiaux cherchent à former un individu capable d’affronter sereinement les difficultés qu’il rencontrera tout au long de sa vie, on commence à voir apparaître la notion d’art de vivre, de philosophie de vie.
L’esprit de l’art martial n’est pas qu’un simple système de combat, c’est surtout une discipline de recherche de développement physique et spirituel personnel qui n’est ni brutale ni instinctive. Si l’homme a, dès ses premières formes de civilisation, ressenti la nécessité de se défendre par les armes ou à mains nues, le guerrier est devenu pratiquant d’art martial lorsqu’en développant sa survie, il a commencé a renforcé consciemment son sens moral. Un cheminement de l’esprit a débuté le jour où il a commencé à réfléchir sur la et sa vie, entraînant un complexe effet de domino amenant lui-même à une combinaison physique et mentale proche du processus qui a donné naissance à la musique ou à la danse.
Si les arts martiaux sont des combats individuels, ils sont surtout l’expression d’une volonté de se maîtriser car toute société humaine renferme en son sein les germes de l’antagonisme qui tendent à se manifester par le combat.
Les arts martiaux amènent à canaliser les énergies dynamiques, agressives, afin de les orienter dans un but constructif. La relation maître-élève est une autre constante des arts martiaux. Ce lien particulier sur lequel on construire notre confiance interpersonnelle et notre confiance en soi. Le refus de la peur de l’autre, de la peur d’affronter la vie, la société dont se nourrit la violence nous permet de trouver notre place au sein de la société. Une connaissance profonde des mécaniques du corps et de ses possibilités grandit avec les années de pratique et ne cesse de s’affiner au fil du temps. Les os, les tendons et les muscles deviennent les supports et l’architecture du travail martial.
Les arts martiaux se situent au centre et se nourrit de trois disciplines : la guerre, la lutte et la philosophie. Les arts du combat cherchent à comprendre le fonctionnement naturel du corps afin de le perturber, le bloquer ou le briser. L’art du combat utilise donc la mécanique du corps contre lui-même. De plus, les influences du milieu (montagneux, marécageux, désertique …) modifient l’utilisation du corps et troublent donc l’analyse purement gestuelle. Le travail ne doit pas se faire uniquement dans les gestes, les techniques (formes) mais aussi dans l’esprit et la philosophie véhiculée par les gestes et les techniques (fond).
Le hojojutsu prend racine dans les arts martiaux, l’art des cordes est un héritage du hojojutsu, Le travail donc des cordes doit se faire dans la forme (gestes, techniques) et dans le fond (l’esprit et la philosophie, le message que l’on veut transmettre). Il y a donc une communication verbale et non verbale entre l’encordeur et l’encordé, pour pouvoir communiquer, il est nécessaire de générer un lien (bound), générer de la connexion, de se synchroniser, c’est à partir de là que l’on commence à entrer dans l’art (capacité de susciter, de générer des émotions).