Le SM
Le SM est un échange de pouvoir entre un Dominant et un dominé.
Douleur et violence sont un type de monnaie dans les jeux SM, mais il y a aussi humiliation, peur, frustration, animalisation, travestissement…
Pour certaines personnes, ils sont en conflit intérieur par leur attirance dans les jeux SM, ce qui leur donne le sentiment d’être une aberration. Le BDSM va à l’encontre de leur éducation, de leur principe, de leur valeur. La perception compte lorsqu’on est une “aberration”, ce qui va conduire certaines personnes dans l’exhibition. Une manière de se déculpabiliser par les regards admiratifs, impressionnés d’autrui et cela procure le sentiment d’exister autrement que par une aberration.
Le choix de la relation entre un Dominant et un dominé se fait mutuellement.
C’est tout un art de laisser les choses se produire au bon rythme, de trouver un lien dans les pratiques SM. Ce lien est une façon d’établir des rapports.
L’amour, le sexe est une violence, tout interaction est une question de violence, après c’est une question d’échelle. Jusqu’à quel point est-on prêt à ressentir les choses ? Qu’est-ce qui est mieux : un bisou ou la douceur d’un martinet ?
On veut toujours aller plus loin, la personne dominée a des limites, mais c’est avec sa personne Dominante qu’elle va pouvoir repousser ce qu’elle pensait être impossible. C’est le but de sa recherche. La personne dominée peut même supplier la personne Dominante d’aller plus loin. Ce qui, bien souvent, l’excite sexuellement. Ce n’est pas une excitation sexuelle par le sexe, mais par l’esprit.
La personne dominée cherche à se soulager par la douleur. La personne Dominante, elle aussi, veut aller plus loin, elle va aller jouer avec la peur de la personne dominée.
Arrive le moment où ce que l’on espère peut devenir une réalité : le vrai contact. On apprend par la relation, par le contact, par les expériences ce que l’on veut éprouver, jusqu’où on veut aller, ce qui peut nous entraîner vers le SM.
Dans le BDSM, tout le monde cherche une relation qui vient de l’âme, on cherche le vrai, le véritable contact. C’est par ce vrai contact, que les individus vont trouver leur excitation sexuelle cérébrale.
La personne Dominante soumet et la personne dominée se soumet à la dure jusqu’à la connexion. La connexion recherchée dépend de tout à chacun. Je ne pense pas qu’il existe une seule et unique connexion. La connexion peut amener à faire confiance, à une vulnérabilité totale.
La personne dominée laisse la personne Dominante l’amener au-delà de la ligne, de la limite. Le souci étant qu’on ne sait jamais de quel côté de la ligne, on risque d’être : vers le néant ou vers la connexion.
Hier, être singulier était proscrit par la société, par les traditions, par la culture. L’individu était acratopège, universel. Il fallait être comme tout le monde, dans le moule.
Aujourd’hui, dans notre société, être singulier est perçu comme une qualité. Cette société individualiste entraîne l’individu à aller vers la singularité. Cette recherche d’individualisme, de singularité qui pousse les individus dans des extrêmes vers des ordalies.
Vous même en tant que personne Dominante ou dominée, si vous voulez explorer l’autre côté de cette ligne, êtes-vous sûr que vous saurez contrôler, maîtriser ce que vous allez trouver de l’autre côté ? La réponse ne sera pas dans votre égo, dans votre prétention, dans votre suffisance, dans votre trop grande confiance en vous.
Il y a de fortes chances que la réponse se trouve dans votre capacité à contrôler, maîtriser vous même déjà, l’environnement, les pratiques, votre posture. Comment savoir si l’on a cette capacité ? Dans un BDSM que je nomme clinique, car ce n’est que lorsqu’on a franchi cette ligne, qu’on le sait.
Il est toujours facile de dire : “moi je…”, la réalité étant qu’on ne le sait qu’une fois la ligne franchit, d’où l’importance de ne pas être seul.e, d’être dans une soirée publique ou privée, afin que les personnes spectatrices de votre scène puissent stopper la scène en fonction de ce qu’il se passe de l’autre côté de cette ligne.
En sachant que “la douleur du regret fait beaucoup plus mal que celle de la discipline” Max Piccinini. C’est pourquoi il est important de prendre des décisions réfléchies et de mettre de la discipline dans le BDSM pour minimiser les regrets futurs.