Note 1 : Dans le présent document, les termes employés pour désigner des personnes sont pris au sens générique; ils ont à la fois valeur d’un féminin et d’un masculin.

Note 2 : Dans  cet article, je vais parler de ma vision du chiffre  » 2 « .

La valeur sociale du chiffre

La prégnance du chiffre sur notre quotidien est un phénomène chaque jour plus sensible. Elle n’est plus seulement celle qui procède de la diffusion par les médias de l’information statistique de nature politique ou économique ; ou celle qui naît de la prolifération des sondages ou des enquêtes d’opinion qui viennent jour après jour alimenter le débat public et égayer les discussions de comptoir. Elle tient également à cette emprise que le chiffre prend peu à peu sur l’ensemble de nos activités sociales, chacun sait que ce qu’il fait est mesuré, comptabilisé, réfléchi et utilisé afin de répondre à ses attentes, ou de l’inciter à améliorer sa performance. En un mot, l’organisation sociale de la vie ordinaire atteste que les modes d’existence du chiffre et les occasions d’y faire référence se sont multipliés.

Le chiffre 1

Le chiffre 1 représentant le «nouveau», il est le chiffre à partir duquel toute manifestation commence. C’est l’énergie qui est à la base de toute action et qui ouvre la voie vers de nouvelles directions. Le chiffre 1 est le chiffre des nouveaux projets, du courage, de l’originalité et de l’esprit de décision ainsi que de la volonté d’expansion à tous les niveaux.

La valeur sociale du chiffre 2

Le 2 est le nombre de l’association, de l’union, du couple, c’est le nombre de la dualité bien/mal , homme/femme, vie/mort. Il symbolise l’associé, le partenaire, la femme, l’homme.

Signification ésotérique du 2 : la dualité

Les qualités du 2 sont à la fois ses points forts et ses faiblesses, pour tout il possède une grande sensibilité à ses sentiments et ceux des autres, la même sensibilité peut l’amener à retenir et réprimer ses talents. La sensibilité et la clairvoyance sont parmi ses nombreuses qualités.

C’est aussi le symbole de l’opposition, du conflit, de la réflexion, ce nombre indique l’équilibre réalisé ou des menaces latentes. Il est le chiffre de toutes les ambivalences et les dédoublements ; Il est la première et la plus radicale des divisions (le créateur et la créature, le blanc et le noir, le masculin et le féminin, la matière et l’esprit, etc.), celle dont découlent toutes les autres, il était attribué dans l’antiquité à la Mère.

Et dans le BDSM ou dans les cordes ?

Lorsque la transparence, la sincérité, le non-mensonge est de mise, le chiffre 2, le fait d’être 2, génère un ensemble, un groupe, une osmose, un tout, le deux ne fait plus qu’un. De deux entités, on devient une seule entité, un tout, unique, une alchimie, une relation, un couple.

A deux nous sommes deux fois plus forts, deux fois moins bête, deux fois plus grand, deux fois plus lourd, deux fois plus puissant. Le deux indivisible; 1 + 1 = 2 en arithmétique, dans une relation BDSM, ou dans une corde, les lois arithmétiques n’ont plus lieu : 1 + 1 = 1.

Cette loi où 1 + 1 = 1 porte un nom : la connexion !

Le chemin que prendra cette connexion dépendra de l’intentionnalité des acteurs de cette relation.

A deux on peut faire des choses que l’on ne pourrait jamais faire seul ! A deux on prend deux fois plus de place, deux fois plus de poids.

A deux, le premier parle, le second entérine. A deux lorsque le premier se trompe, le second corrige.

Deux cerveaux pour le prix d’un ! Certaines personnes pourraient penser qu’on multiple par deux, or c’est faux, on complexifie par deux ! D’un système unitaire, on passe à un système binaire.

Je définie un système par une globalité, complexe, organisée en fonction d’un but, dont les éléments sont en interaction mutuelle dynamique.

La globalité : Le tout est, à la fois, plus et moins que la somme de ses parties

La globalité exprime à la fois l’interdépendance des deux personnes et la cohérence de l’ensemble.

Cette attitude holistique est la voie d’entrée dans la démarche systémique, selon laquelle tous les aspects d’un problème rencontrés seront abordés « à la fois » d’un point de vue général (« global« ) et « local » (d’approfondissement des détails), avec de nombreux retours en arrière et itérations pour compléter ou corriger le modèle de couple, le modèle relationnel « qui émerge » progressivement.

Le tout est un ensemble non réductible à la somme des deux individus du fait des interactions multiples et variées qui existent. On peut donc le considérer comme une globalité et non comme une totalité.

La notion d’interaction déborde largement la simple relation de cause à effet. Si l’on observe attentivement, les deux individus montrent que des échanges et des comportements, souvent spontanés et inconscients, sont en fait structurés et se répètent. Ces répétitions, appelées « redondances interactionnelles » par l’École de Palo Alto, correspondent bien aux interactions récurrentes, caractéristiques de l’organisation d’un système. Leur identification permet d’accéder à la partie stable de sa complexité. Avoir un regard systémique consiste à se centrer sur la structuration des individus. On s’attache au « comment » se déroulent les échanges par rapport à un objectif et non à leur objet ou à l’analyse des causes de leur fonctionnement.

Il existe deux formes d’échange d’informations : les informations circulantes et les informations structurantes.

Du fait que le couple se construit à deux, il y aura des transformations au cours du temps. Il sera nécessaire d’y introduire des rétroactions, des rétroréflexions, des rétroanalyses afin de transformer de manière pertinente le couple, la relation.

Les finalités

Les finalités d’un système social binaire, d’un couple, d’une relation BDSM ou de cordes vont s’articuler les unes avec les autres et préserver une certaine cohérence dans le temps malgré les pressions de l’environnement. Il y a auto-organisation et adaptation des moyens pour assurer la survie et le développement du couple, de la relation. Dominique Bériot souligne qu’une finalité peut sembler prépondérante et jouer le rôle d’attracteur de cohérence comportemental. On cherchera à l’identifier en observant le comportement spontané du couple, de la relation, ainsi que l’intentionnalité, choisie ou imposée affichée par les acteurs du couple, de la relation. Cette position dominante d’une finalité qui structure le système ne doit pas faire oublier la pluralité de finalités inhérente à tout système social. Car cette pluralité est susceptible de créer des tensions à l’intérieur du couple, de la relation, voir de les déstructurer ou de renverser son ordre de priorités.

Dans une relation BDSM ou dans une relation de cordes, les deux individus seront toujours dans une recherche de connexion, connecter : c’est faire 1 + 1 = 1.

Dans les relations BDSM ou de cordes, les stratégies sociales qui s’appliquent intuitivement, consistent « à combiner une chose et son contraire ». (Les parents savent que pour faire progresser leur enfant, ils doivent pratiquer à la fois la réprimande et la récompense). L’ago-antagonisme est présent en permanence dans la communication inter-humaine et est à la base du « pilotage » de tous les systèmes sociaux.

La vision ago-antagoniste : un autre paradigme de la réalité du vivant selon Elie Bernard Weil

« Il faut apprendre ou réapprendre à penser toujours d’une manière bipolaire et de ne pas céder à l’attrait d’une pensée unipolaire, branchée sur un pôle dominant – ce qu’on appelle aussi « pensée unique » de nos jours – une tentation qui fait immanquablement plonger dans l’erreur et l’impuissance.