Être soi-même pour ma soumise allotei
Je vous partage un texte rédigé par ma soumise allotei
Être soi-même implique-t-il une émancipation des codes et protocoles ?
J’ai l’impression d’observer de plus en plus de personnes désireuses d’être elles-mêmes, de se sentir libres de penser et d’agir comme bon leur semblerait.
J’observe ces personnes comme étant encore des adolescents en mal de vivre, en mal être les amenant à refuser toute règle, comme le font les adolescents conscients que pour aller vers l’autre, il faut se libérer de ses imagos parentaux et par voie de conséquence, refuser l’autorité…
Néanmoins, là où je vois une première limite à ce refus de règles, de protocoles et d’une forme de « je fais ce que je veux, quand je le veux », c’est dans le fait qu’un adolescent agit de la sorte car il a justement besoin de se voir réaffirmer un cadre, des valeurs, et des lois dans lequel, ensuite, il aura tout loisir de vivre, de s’y adapter et par ricochet, de s’épanouir.
Je me demande ainsi comme cela peut-il se faire qu’aujourd’hui des adultes, des personnes de tout âge soient dans cette recherche d’une liberté à n’importe quel prix ou presque … et souvent donc au prix des codes, des règles, de valeurs, d’une éducation.
Dans une certaine mesure je les rejoins, exposant souvent le fait que ma soumission soit un trait naturel de ma personnalité et que c’est au travers du BDSM, et de ma soumission à Ses pieds que je trouve mon unité intérieure… en tout cas, ce qui semble s’en rapprocher le plus et me donner l’impression et le vécu d’être « enfin moi-même ».
Là où je m’en détache, c’est que dans ce moi-même, j’inclus mon amour d’un cadre stricte et ayant du sens, mon penchant pour le protocole amenant saveur et surtout profondeur à ce que je vis dans ma soumission et mon attrait pour une liberté qui ne viendrait nullement déranger la liberté de quelqu’un d’autre.
La différence entre moi et ce que je peux observer réside sans doute dans le fait que j’apprécie un cadre qui met en avant mes compétences, des protocoles qui mettent en exergue ce que je suis et des règles qui assurent ma sécurité.
Dans le monde « vanille » (hors BDSM), je ne retrouve pas ce cadre qui valorise des compétences sans amener de rivalité, de concurrence et dont je ne saurai ne pas me soucier. Je ne connais pas encore de milieu bienveillant accueillant une personnalité comme la mienne sans chercher à en profiter, et enfin, des règles assurant foncièrement ma sécurité (exceptés la loi et le code de la route – somme toute très importants bien sûr)
Nous vivons dans un monde sociétal où la recherche du profit prime sur l’humain, où la supériorité prime sur les petites mains, ou la richesse prime sur des valeurs humaines et naturelles.
Je ne comprends donc pas ces cris à la liberté d’être et d’agir au détriment d’une communauté, de principes, de valeurs et de codes.
Tout le monde prône le respect alors que sous couvert du moindre commentaire ou d’une pensée divergente, ce dit respect se transforme en pouvoir à pugiler l’inconnu.
On prône le consentement quand personne ne se soucie fondamentalement de l’autre mais ne pense qu’à être en accord avec lui-même, avec son propre consentement – et sa vision égocentrée de l’instant-t.
On prône la bienveillance tout en étant dans l’insécurité permanente par la non-maîtrise de ce qui est véhiculé et fait …
Personnellement, je ne peux envisager la notion de liberté d’être, de recherche de mon être naturel sans y inclure mon éducation, mes valeurs, les codes humains sociaux, les lois, et les règles intrinsèques à chacun.
Être moi n’implique donc pas mon émancipation des codes sociétaux pour ne vivre que les Siens ou que les miens, mais la mise en adéquation de ces derniers avec mon moi profond … qui a justement besoin et qui est en recherche de protocole, de code, de règles valorisant le bon … là où souvent le « mauvais » ou médiocre prime.
One thought on “Être soi-même pour ma soumise allotei”
Tres belle article allotei.
Il y a matiere à discutions.