Droits, Devoirs et Responsabilités
Note 1 : Dans le présent document, les termes employés pour désigner des personnes sont pris au sens générique, ils ont à la fois la valeur d’un féminin et d’un masculin.
Note 2 : Dans cet article, je vais essayer de vous parler des droits, devoirs et responsabilités dans le BDSM ou dans les cordes selon mon point de vue.
L’étymologie du mot responsable vient du mot latin respondere qui signifie se porter garant, répondre de.
Droit : du mot latin directum ce qui est juste. Au langage courant, de ce qui est autorisé ou non et de ce que l’on peut moralement exiger pour soi même. Ainsi furent érigés les droits de l’humain. Avec les droits fondamentaux que sont l’accès à la nourriture, le logement, la protection et l’affection.
Devoir : du latin debere est l’obligation, l’astreinte à. Au langage courant, l’obligation de travail et d’obéissance. Avec le devoir premier qu’est le respect de la loi.
Selon ces définitions, le droit est par essence inné et le devoir est, lui, acquis.
Les droits fondamentaux sont ceux que tout enfant doit posséder dès la naissance pour survivre et avoir un développement juste. De l’autre côté, le devoir est la connaissance/conscience de la loi et donc s’acquiert par l’instruction de celle ci au cours du développement de l’enfant et poursuivi pendant la vie adulte.
Donc on peut en déduire pour le BDSM que les droits fondamentaux sont ceux que tout personne entrant dans le BDSM devrait posséder pour survivre et avoir un développement juste. Le devoir serait la connaissance/conscience des codes, des règles et donc s’acquiert par l’instruction de ceux-ci au cours de l’introduction, de l’initiation de la personne dans la communauté BDSM.
Cela suppose donc une autorité supérieure pour contrôler et délimiter l’exercice du droit de chacun. Revendiquer ses droits est la défense de sa condition de BDSMiste, mais là se pose un problème, existe-t-il une autorité supérieure dans le BDSM pour contrôler et délimiter l’exercice du droit de chacun ?
Le devoir est acquis, mais étant une obligation, donc une action imposée, elle porte sur l’aspect mécanique, répétitif et non réfléchi de l’acte au moment de sa réalisation.
A partir de là, la seule revendication à l’obtention de ses droits place la personne BDSMiste au niveau du seul statut d’un enfant, et la seule revendication à l’accomplissement de ses devoirs place la personne BDSMiste au même niveau et statut qu’une machine. Toute préférence, tout déséquilibre entre l’un et l’autre, réduit d’autant le sens de la responsabilité et augmente le risque d’actes irresponsables.
A partir de là, on peut en déduire une définition de la responsabilité : La responsabilité est la capacité de répondre de ses droits et devoirs envers autrui.
La revendication de sa condition d’être responsable, implique la défense de ses droits et l’accomplissement de ses devoirs en recherche d’équilibre.
La responsabilité parce qu’elle est une relation entre droit et devoir, ne fait pas appel au pouvoir sur autrui ou à un degré d’intelligence ou de compétence mais au respect de l’équilibre entre droit et devoir. Responsabilité qui permettra à tout à chacun d’être épanoui, équilibré dans sa relation BDSM.
Pour être libre, il faut une discipline intérieure. Dans le BDSM, la servitude demande une maîtrise de cette discipline intérieure et l’esclavage exige cette maîtrise, car la discipline est imposée de l’extérieur.
En responsabilité, un droit implique un devoir et un devoir applique un droit. Quand le devoir domine le droit, il n’a pas obligation d’appliquer le droit et quand le droit domine le devoir, il n’implique pas un devoir correspondant.
Pour évoluer entre BDSMiste, il faut impérativement s’associer entre BDSMistes pour pouvoir imposer des règles, des codes afin de gérer les litiges entre personnes dominantes, puis pour les personnes soumises ensuite. Il y a cette nécessité de créer des compromis pour stabiliser les rapports sociaux.
De là, découle l’édification d’une éthique humaine et d’un ordre moral social où chacun où à défaut la majorité reconnaît sa place et accepte l’ordre établi et les jugements des litiges. L’éthique se basant intrinsèquement sur l’équilibre, elle devient de ce fait une éthique de réciprocité.
D’une éthique de la réciprocité ou d’une morale révélée, il en résulte une hiérarchie avec une classe dominante et des classes obéissantes. N’admettant pas de contestation, mais soumission, toujours en échange de concessions.
A partir de là, la loi devient la philosophie du plus fort. Le droit devient, les concessions ou compromis faites par le plus fort au plus faible en échange de sa soumission.
Il est clair que l’éthique BDSM est une conséquence directe de l’édification d’une éthique et d’une morale sociale et vise surtout à justifier cette éthique.
L’éthique et la morale qui sont le fruit du cogito statuant sur le lien de réciprocité entre les BDSMistes, à produit les codes et les règles dans le BDSM.
On s’aperçoit des dérives que cela peut produire, à certain moment, on voit certaines personnes dans le BDSM, s’appuyer sur cet éthique, sur cette morale, donc sur les codes et règles pour inverser le rapport de force entre eux et là où les personnes contre qui ils ont des litiges. Ils vont s’appuyer sur les droits ou sur les devoirs d’autrui à des fins personnelles, et c’est à partir de là qu’on peut voir arriver les personnes toxiques dans le monde BDSM.
La toxicité dans le BDSM vient principalement d’une manipulation : inverser le rapport de force, afin de justifier son comportement, attitude, action ou acte.
Fréquemment, les personnes qui invoquent, font appel aux droits dans le BDSM, utilise cet appel afin de générer une illusion sur leurs réelles intentions. Les personnes qui font appel aux devoirs, eux seront dans la recherche, dans la construction d’un équilibre, d’un compromis pour stabiliser les rapports sociaux. Les individus qui font appel aux responsabilités, souvent seront les personnes qui ont atteint une certaine sagesse dans le BDSM, ils ont un atteint un certain équilibre, ils sont entrés dans la maîtrise de leur posture.