Vivre son BDSM en 24/7
Note : je ne peux malheureusement pas vous exposer une relation BDSM 24/7 entre un soumis, un esclave et une Dominante ou Maitresse, tout comme je ne peux pas vous parler d’une relation soumis ou esclave/dominant ou Maître, ou, soumise ou esclave/Dominante ou Maitresse, n’ayant pas vécu ce type de relation.
Citation de Michel Tardy : « l’éducation ne consiste pas à gaver, mais à donner faim. »
Lorsqu’on arrive dans le monde BDSM, on découvre ce monde, on apprend à le connaître. Puis quand l’on se sent prêt, on cherche une personne soumise, afin de vivre ce qui nous attire.
Avec notre première soumise, on voit de suite la difficulté qu’il y a entre la théorie : les belles paroles, les belles lectures, les images, les vidéos, les démonstrations… et la réalité. On prend conscience petit à petit au gré de nos expériences BDSM, qu’en réalité il n’y a pas de théorie, ce n’est qu’empirique. Il y a des bases, des codes, des principes, des valeurs, des règles mais pas de théorie sur l’art de soumettre. La capacité de soumettre s’acquiert de la somme de nos expériences vécues.
On ne fait que lire sur le net des morales, des principes, des définitions… Avec le temps on prend conscience aussi que le BDSM, c’est un peu comme les frites surgelées Mc Cain, « Just au four » – 1994 : « C’est ceux qui en parlent le moins qui en mangent le plus » , Socrate a dit : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien, tandis que les autres croient savoir« .
Au début, la première rencontre est délicate, autant pour la personne dominante que pour la personne soumise, on marche sur des oeufs… Avec le temps, on prend un peu plus d’assurance, puis cette même assurance nous aveugle jusqu’au moment où l’on fait notre première erreur, erreur que l’on ne peut pas cacher. Il n’existe pas de tapis assez grand sous lequel on puisse cacher la grosse erreur que l’on vient de commettre. A ce moment-là, on va devoir apprendre à mettre notre orgueil de côté, on doit apprendre à accepter et à reconnaître nos erreurs, sans cela, jamais on pourra apprendre de nos erreurs, on ne pourra pas évoluer dans notre domination, pour chercher à atteindre la maîtrise.
On pourrait imager cela avec un enfant, nombre de fois que l’on peut entendre de futurs parents dire : « moi, mon enfant jamais il ne fera cela… » , « moi, jamais je n’accepterai cela de mon enfant ! » , « mon enfant ne sera jamais ainsi » … de même que l’on peut entendre aussi tous les conseils avisés de personnes qui n’ont jamais vécu l’éducation d’un enfant. Il suffit de regarder les grands parents, voire arrières grands parents, la sagesse qu’ils ont, ils ne jugent jamais, ils marchent toujours sur des œufs pour promulguer un conseil. Ils ont atteint ce que l’on appelle une certaine sagesse !
Après quelques erreurs (que l’on peut appeler : erreurs de débutant), après quelques remises en question, on commence doucement à entrer dans la maîtrise. Plus on avance dans la maîtrise de nos pratiques, maîtrise de notre relation et plus on est humble, plus on se tait, jusqu’au moment où l’on arrive à un état que l’on pourra qualifier de « Maîtrise ». Là, on a un choix, soit de continuer à œuvrer en silence dans notre coin, soit on commence à partager nos expériences, notre maîtrise.
Un jour, peut-être aura-t-on l’occasion de vivre une relation BDSM 24/7 avec une personne soumise ou dominante. Et là, on prend une « grosse claque » ! On s’aperçoit que la belle maîtrise que l’on avait, que la somme de nos expériences ne nous suffisent plus pour vivre une relation BDSM en 24/7 ! Une énorme remise en question de notre BDSM ! On est revenu à la case départ, il nous faut tout réapprendre ! Tout recommencer.
On peut assimiler cela, en revenant sur l’exemple précédent avec un enfant. Tant que l’on ne vit pas une relation en 24/7, on est un peu comme les grands parents, oncles, tantes voire nourrices avec un enfant. L’éducation que l’on fait n’est que fragmentée dans le temps ! Vivre une relation en 24/7, c’est perdre sa liberté ! Nous n’avons plus de temps pour nous ! On se doit à la relation toute la journée, toute la semaine, tout le mois, toute l’année, toutes les années ! Avec notre enfance, notre passé, notre environnement, les seules relations 24/7 que l’on connaissait, étaient des relations vanilles. Il nous faut construire une relation avec aucune expérience de cette relation, on avance dans l’inconnu. On ne connait que des relations fragmentées et des théories lues, entendues…
Il y a un océan d’écart entre obéir, se soumettre, dominer, maîtriser sur un laps de temps déterminé, assez court : une après midi, une soirée, un jour, un week-end et toute l’année ! Une semaine déjà donne un bon aperçu de ce que peut être un 24/7, sauf que la semaine ressemble un peu aux étés pour les vanilles. On sait tous ce que donne un amour d’été, c’est euphorique, c’est les vacances, on s’amuse, mais l’on n’est pas dans une vie réelle, ce ne sont que des vacances.
Une soumise pour se soumettre a besoin d’aimer, il va falloir lui apprendre, l’éduquer à passer d’un amour vanille, à un amour BDSM, mais quelle expérience avons-nous ? Quelle longueur d’avance avons-nous sur elle pour lui apprendre, pour l’éduquer ? Quelle est la différence me direz-vous entre un amour BDSM et un amour Vanille ? Dans une relation vanille, chacun sert l’autre, chacun sert la relation. Dans le BDSM, la soumise sert le Maître, et le Maître sert la relation, mais cela ne s’arrête pas que là, là n’est qu’une mise en bouche ! Pour une soumise, aimer, c’est aimer servir son Maître, c’est perdre sa liberté, c’est s’oublier, c’est se battre pour être ce que le Maître attend d’elle ! C’est vivre activement sa soumission, c’est oublier sa condition de femme, pour se mettre dans une condition de soumise. C’est oublier l’environnement, c’est laisser la gestion, le contrôle, la maîtrise de l’environnement à son Maître. C’est donner les clés de sa vie à son Maître. Et là, on peut atteindre l’état d’esclave BDSM. Pour moi, dans une relation 24/7, refuser cet état d’esclave, c’est refuser de vivre une relation BDSM 24/7. Attention, il est facile de glisser dans l’objetisation, voilà pourquoi je parle de maîtriser sa soumission, de vivre activement sa soumission.
Pour un Maître, vivre une relation BDSM en 24/7, c’est savoir que l’on va devoir 24h sur 24, 7 jours sur 7, 12 mois par an, se battre pour ne pas se faire happer par la vie vanille dans laquelle la soumise va fréquemment nous attirer. Chaque fois qu’il y aura une discorde, un désaccord, le vanille fera surface. C’est une lutte incessante, permanente, usante, il faut bien en être conscient ! Chaque fois que vous aurez un moment de faiblesse, elle s’engouffrera consciemment ou inconsciemment dans cette brèche. Il est facile pour le Maître de laisser la vie vanille s’installer doucement, faire croire que c’est insidieux, se cacher derrière ses charges journalières. Il faut assumer ses choix, on est responsable des décisions que l’on a prises.
La soumise compte sur nous, sur notre force mentale pour l’aider dans sa soumission, tout comme le Maître compte aussi sur sa soumise, sur sa force mentale pour l’aider dans sa domination, dans sa maîtrise.
Si jamais vous n’êtes pas assez fort mentalement que vous soyez soumise, Dominant, Maître, alors le vanille va vous déborder, c’est la solution de faciliter que vous trouverez pour survivre. L’être humain est comme l’eau qui coule, il choisit toujours le chemin le plus facile. Vous pouvez choisir de vivre une relation avec un mélange de BDSM et de vanille, il faut simplement bien se mettre d’accord sur le type de relation recherchée avant de vivre une relation 24/7. C’est exactement la même chose lorsque vous rencontrez une personne soumise ou dominante, on se met au préalable d’accord sur le type de relation recherchée, tout en sachant que la relation peut évoluer avec le temps.
Il ne faut jamais oublier la différence entre croire être capable, et le fait d’être capable ! Que ce soit dans la soumission, la domination, la maîtrise, la relation, le 24/7.
Vivre une relation BDSM 24/7, c’est s’engager dans une relation BDSM 24/7 !
0 thoughts on “Vivre son BDSM en 24/7”
Visitor Rating: 5 Stars
Visitor Rating: 5 Stars
Visitor Rating: 5 Stars
Visitor Rating: 5 Stars
Visitor Rating: 5 Stars
Visitor Rating: 5 Stars
Visitor Rating: 4 Stars