Les expériences de “sortie” hors du corps ou Out of Body Experiences (OBE) dans les cordes ou dans une scène BDSM
Ayant fait vivre ce weekend une nouvelle fois une expérience de « sortie » hors du corps a une personne que j’encordais, j’ai décidé décrire cette article. Je ne citerais pas la personne, et je ne parlerais pas de ou des expériences vécues par respect pour les personnes encordées.
Une expérience exceptionnelle (ExE), ou vécue comme « paranormale », est une expérience généralement rare, spontanée ou provoquée, impliquant du point de vue du sujet une interaction non-ordinaire avec son environnement. Elle engendre souvent des émotions intenses provenant de son caractère inhabituel et étrange.
Plus d’une personne sur deux dit avoir vécu au cours de sa vie une telle expérience et elles prennent souvent une grande importance dans la vie psychique de ceux qui les rapportent. L’équilibre psychologique et somatique de la personne peut parfois dépendre de la bonne prise en charge de ce type d’expérience lorsqu’elle est mal vécue.
Ces expériences correspondent à une phénoménologie spécifique qu’il est possible de classer en dix catégories principales dont d’expériences de visions ou d’apparitions, de sortie hors du corps (Out of Body Experience (OBE) et d’expériences de mort imminente (EMI) ou (Near Death Experience(NDE)) dont la phénoménologie se caractérise par un vécu surgissant le plus souvent lors d’un état de mort clinique ou d’un coma (vision d’un tunnel, revue de vie, etc.).
Les expériences de visions et d’apparitions
Les expériences de visions et d’apparitions sont parfois associées à des perceptions psi lorsque la personne pense acquérir des informations auxquelles elle n’avait manifestement pas accès. L’exemple le plus connu est celui des « apparitions de crise » qui se produisent quand une personne en situation particulièrement stressante (accident, décès) semble « apparaître » auprès de certains de ses proches.
Les expériences de visions et d’apparitions sont décrites habituellement par les psychologues comme de possibles mises en scène hallucinatoires. Ces hallucinations ne seraient pas pathologiques mais pourraient avoir des fonctions d’un point de vue psychodynamique. Par exemple, le philosophe Bergson décrivait le cas d’une personne distraite arrêtée par un groom devant la cage d’un vieil ascenseur d’hôtel. Cette personne se rendit alors compte que l’ascenseur n’était pas au bon étage et qu’elle aurait dû tomber dans le vide. Or, le groom qui lui était apparu n’était pas réel : il est possible que son esprit ait créé cette apparition comme moyen le plus efficace pour la faire réagir immédiatement, à partir de perceptions inconscientes du vide.
Ces expériences intéressent particulièrement les psychologues concernant de façon plus générale le fonctionnement hallucinatoire du psychisme. Cependant, ces expériences sont d’autant plus complexes à comprendre quand elles paraissent associées à des perceptions psi et / ou qu’elles sont perçues par plusieurs personnes. Des recherches récentes ont notamment mis en évidence l’impact de différents facteurs externes (comme les infrasons ou certains types de champ électro-magnétique) sur la possible survenue d’apparitions.
Expérience de Mort Imminente (EMI) ou Near Death Experiences (NDE)
On parle d’EMI lorsqu’une personne se réveille après s’être trouvée dans un état de mort clinique ou dans le coma.
Le cerveau est conscient plusieurs minutes après l’arrêt du coeur. En 2013, une expérience menée sur des rats montre que leur cerveau enregistre une intense activité 30 secondes après un arrêt cardiaque provoqué. Cette augmentation de l’activité cérébrale, très organisée dans tout le cerveau, correspond à un état d’éveil élevé. Il nous est par contre impossible d’utiliser cette expérience sur les rats pour définir l’état de conscience ou non d’un être humain.
Aujourd’hui, l’étude AWARE chiffre à trois minutes la période durant laquelle une activité consciente du cerveau humain existe après l’arrêt cardiaque.
Les expériences de « sortie » hors du corps (OBE)
Lors d’une expérience de « sortie » hors du corps (OBE, Out-of-body experience), le sujet a l’impression que son “soi” , ou le centre de sa conscience, est situé à l’extérieur de son corps physique. Il peut alors avoir la sensation de flotter, de voyager vers des lieux lointains et d’observer son corps. Environ 10% de la population rapporte avoir vécu cette expérience et ce chiffre s’élève à 25% pour les populations étudiantes et jusqu’à 48% chez ceux ayant un intérêt marqué pour les phénomènes dits paranormaux.
Les sorties hors du corps surviennent le plus souvent spontanément mais elles peuvent advenir suite à l’absorption de drogues, de pratiques méditatives ou de situations stressantes. Le contexte d’apparition de l’OBE a une influence sur sa forme et ses conséquences ultérieures. D’après plusieurs études, cette expérience peut avoir des conséquences positives sur les relations sociales et le bien être de ceux qui les vivent (certaines personnes cherchent donc parfois à les reproduire). Mais elles s’avèrent aussi déstabilisantes quand le sujet a du mal à comprendre leur nature et les raisons de leur apparition.
Les OBE sont parfois interprétées comme une réelle « sortie » du corps. Certaines personnes vivent ainsi un « retour » vécu comme brutal tandis que d’autres ne se souviennent d’aucune transition. Leur perception de leurs corps dans cet état est variable : il peut être identique au limites du corps physiques, être une boule ou simplement un point dans l’espace. Son interprétation paranormale est parfois accentuée par le fait qu’une personne sur cinq affirme avoir fait des observations objectives et vérifiables durant son OBE. Les études en laboratoire avec des personnes capables de provoquer régulièrement cet état, et donc de tester une telle possibilité, ont conduit à des controverses ne permettant pas à l’heure actuelle de conclure sur cette question.
Les explications psychologiques postulent que les OBE seraient une sorte d’expérience hallucinatoire, associée à certains traits de personnalités. Ainsi, la capacité à se représenter de l’extérieur a été corrélée avec les OBE tout comme les Expériences de mort imminente (EMI) ou Near Death Experiences (NDE). Depuis quelques années, de multiples travaux, dans le champ des neurosciences, sont réalisés pour tenter de comprendre leur substrat neurologique. Ces recherches visent également à mieux comprendre la construction de la représentation du corps à partir du cas extrême des OBE.
Sur l’expérience du corps: il est défini comme l’expérience dans laquelle une personne éveillée voit son corps à partir d’un endroit à l’extérieur du corps physique. Environ 10% des personnes ont l’un de ces cours de leur vie.
les OBEs peuvent être induites par diverses choses :
1) Expériences de mort imminente (voir plus loin)
2) Accident Vasculaire Cérabral (AVC) : cela peut causer de la confusion grave et les traumatismes de la part de la personne qui l’ expérience. Les meilleurs exemples sont connus où la personne ne peut pas reconnaître leur propre membre paralysé, et est convaincu qu’il appartient à quelqu’un d’ autre.
3) Dormir : cela peut se produire chez les personnes qui souffrent d’insomnie sévère. Pendant que vous dormez, vous vous croyez être éveillé et et que vous faites des choses comme prendre une douche. Vous pouvez finir avec un grand choc quand vous tournez autour et vous voyez dormir encore au lit. Les gens souffrent de traumatismes psychologiques graves de cette situation.
Thomas Edison était célèbre pour tirer profit de cela.
4) transe profonde : certains moines bouddhistes sont capables d’obtenir des expériences hors du corps.
5) la stimulation audio-visuelle ou la stimulation électrique des zones du cerveau : ce que les expérimentateurs utilisés ici avec la réalité virtuelle.
6) Produits chimiques : peut être induite par la privation de sommeil résultant de la consommation de méthamphétamine, ainsi que l’utilisation de LSD .
7) La privation sensorielle : le cas le plus extrême est des gens qui aiment l’esclavage, en particulier ce qu’on appelle la momification. Quand ils sont complètement liés et sensorielle privés, ils ont été connus pour avoir des expériences hors du corps. On peut retrouver aussi les OBEs dans les cordes (Shibari, Kinbaku).
Théorie psychologique actuelle : Etude des rêves + paralysie du sommeil + notion de conscience d’éveil :
Deux chercheurs partis de postulas différents arrivent aux mêmes conclusions. L’OBE se produit lors d’un état de conscience et lorsque la perception sensorielle est inhibée. Le cerveau n’est plus conscient de ce qui se passe dans le « monde » qui l’entoure. Il va alors recréer, grâce à la mémoire, la représentation de choses déjà connues, comme celle d’un corps et d’un lieu. Ceci permet alors d’expliquer les sensations liées aux OBE, comme la sensation de gravitation qui permet d’expliquer les flottements ressentis. Cette théorie s’appuie sur des recherches physiologiques et neurologiques avec l’aide de matériel médical comme les EEG et polygraphes.
Le système d’éveil du cerveau qui contrôle nos états de conscience dont le sommeil paradoxal (dernière phase d’un cycle du sommeil, qui correspond à la phase dans laquelle se produisent les rêves re-mémorables, caractérisé des mouvements rapides des yeux (Rapid Eye Movements) et une atonie musculaire) et l’éveil aurait une activité particulière chez les personnes ayant expérimenté une OBE.
En effet, les OBE surgissent pendant la transition entre la phase d’éveil et la phase de sommeil des sujet s, où une intrusion du sommeil paradoxal, normalement situé en fin de cycle du sommeil, intervient pendant la transition entre l’éveil et le sommeil (lors de l’endormissement ou du réveil). Ces intrusions entraînent souvent des paralysies du sommeil, caractérisées par l’impossibilité de bouger (due à l’atonie musculaire du sommeil paradoxal), de parler et par la présence de nombreuses hallucinations chez la personne touchée.
Les paralysies sont dues à l‘ inhibition de motoneurones responsables de tout acte moteur dans notre corps par des interneurones sécrétant de la glycine : lors de la phase du sommeil paradoxal, les motoneurones sont inhibés par la glycine (http://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_11/a_11_cr/a_11_cr_cyc/a_11_cr_cyc.html). En temps normal, lorsque la personne s’éveille, la glycine se dissipe et la personne retrouve son activité musculaire normale. Cependant chez la personne paralysée, la glycine ne s’est pas dissipée ce qui annihile toujours ses fonctions motrices et l’empêche de bouger. Seuls les muscles respiratoires, oculaires (d’où les REM pendant le sommeil paradoxal) et ceux de l’oreille interne ne sont pas affectés.
Un dysfonctionnement de l’activité des interneurones (libérant de la glycine), à l’origine des paralysies du sommeil favoriserait indirectement l’apparition d’OBE car il entraîne une paralysie momentanée du corps par l’intrusion du sommeil paradoxal alors que le sujet est encore conscient.
Il semblerait qu’un dysfonctionnement du système d’éveil pourrait être à l’origine d’OBE d’après Kevin Nelson, neurologue. Toutefois, cette explication est très vague et n’explique pas comment les patients arrivent à se voir “d’en haut” .
Les expériences d’induction d’OBE sont alors très intéressantes car à partir de paramètres contrôlés, on peut se rapprocher des sensations ressenties lors d’OBE spontanées, et alors en trouver la cause. Henrik Ehrsson (scientifique spécialiste du système nerveux, Institut Karolinska de Stockholm, Suède) et Olaf Blanke (Professeur et Directeur du Laboratoire de neurosciences cognitives de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (www.lnco.epfl.ch) et neurologue à l’Hôpital universitaire de Genève (HUG)) émettent alors des théories relatant que les perceptions sensorielles et visuelles interviennent lors d’une OBE. Le cerveau semble donc jouer un rôle prépondérant dans l’apparition d’OBE.
D’après Ehrsson, le cerveau serait donc impliqué dans les OBE, lorsqu’il reçoit les informations d’une vision à la première personne en corrélation avec des stimulations sensorielles. En mettant en lien ces informations avec les résultats de Blanke (en supposant donc que les résultats de Blanke s’appliquent au cerveau de personnes saines), on peut supposer qu’une anomalie de type électrique dans la région du gyrus angulaire dans le cerveau d’une personne saine pourrait participer à l’acquisition de perceptions visuelles et sensorielles anormales mais corrélées, créant ainsi une situation dans laquelle le cerveau recevrait des informations électriques témoignant d’une position surélevée avec des informations visuelles électriques perturbées vérifiant cette position, en créant ainsi un corps délocalisé grâce à la concordances des différentes informations sensorielles et visuelles, et donc une OBE.
Conclusion
La « sortie du corps » peut être provoquée par un choc émotionnel très fort, un accident ou une grande fatigue. Une règle assez générale peut ainsi être établie : plus l’altération de la conscience est importante, plus les faits observés s’avèrent exacts. La sortie du corps ne présente aucun danger quand elle est spontanée. Cependant, certaines personnes abusent du dédoublement (ou des tentatives dans ce sens), ce qui est à l’origine d’illusions ou même d’états proches du délire, d’où une abondante littérature autour du « voyage astral ». Il existe une sorte de toxicomanie du dédoublement .
Quant au corps physique, lors du dédoublement, son apparence n’est pas non plus « normale ». Il est en effet fréquemment immobile, prenant l’apparence du sommeil, de la transe ou même de la mort. La raison en est simple : pour que se produise le phénomène, la conscience doit être aussi réduite que possible.
Il faut cependant garder à l’esprit que la suppression de la conscience n’entraîne pas forcément de sortie du corps, on peut donc avoir un subspace sans sortie du corps. Il existe d’importantes variations individuelles. Même le chaman n’est pas capable de faire un « voyage » chaque fois qu’il le souhaiterait (cf. de Rosny, 1987). L’inconscient demeure, quoi qu’on fasse, incontrôlable.
Le dédoublement est spontané, dès lors qu’un certain nombre de conditions sont remplies. C’est pourquoi il est connu depuis l’aube de l’Humanité. Il constitue même un rite dans les cultures chamaniques.
Il n’y a pas de théorie à ce jour pouvant expliquer de manière scientifique les raisons de cette OBE, d’après les multiples témoignages, il semblerait aussi qu’il n’y a aucun risque pour la personne vivant cette OBE dans des cordes, ou dans une scène BDSM, mais là aussi il n’existe aucune donnée scientifique permettant de le prouver.
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