Différence entre les cordes japonaises (shibari, kinbaku) et le bondage américain
Suite à mon dernier article, la publication de photographies sur un bondage américain que j’ai fait, on m’a demandé : « …quelle est pour vous la différence entre le bondage américain et japonais ? » Je vais donc essayer, tenter de répondre selon point point de vue. Vous pouvez voir ici un autre bondage américain.
Note : Dans le présent document, les termes employés pour désigner des personnes sont pris au sens générique, ils ont à la fois la valeur d’un féminin et d’un masculin.
Les cordes japonaises, le concept d’attacher, de lier que ce soit le shibari (terme plus ancien) ou le kinbaku (terme plus récent datant du XXème siècle) prend appui sur le hojojutsu. Pour voir de manière plus approfondie la différence entre le shibari et le kinbaku, allez voir ces deux articles : Différence entre shibari et kinbaku et La différence entre shibari et kinbaku (suite).
Pour moi :
- le shibari est plus axé sur les aspects techniques, restrictifs, sadique et masochiste ;
- Le kinbaku plus axé sur les aspects relationnels, émotionnels entre l’encordeur et l’encordée.
Au départ les cordes utilisées étaient réalisées avec des végétaux (chanvre, jute, etc.) le coût du chanvre étant bien plus élevé que la jute, et de plus la jute était un matériau facile à trouver au japon, ils sont tous passés de ce fait avec des cordes en jute.
Le bondage américain est arrivé bien plus tard avec les cordes, au départ le bondage américain était la restriction de mouvement, la contrainte. Tout matériau était utilisé bas, collants, serviettes, draps, … n’importe quel fils comme le fils de téléphone, fils électrique, rallonge etc…
L’Amérique occupe le japon de septembre 1945 à septembre 1952, cette occupation à fait connaître le shibari et le kinbaku aux américains. Ils se sont mis à encorder avec de la corde synthétique, corde en coton, il devenait ainsi plus facile d’aller dans la restriction de mouvement, dans la contrainte en y alliant l’esthétique.
Le kinbaku a fait naître la connexion dans les cordes, une nouvelle forme d’intention. Dans le bondage américain, il n’y a pas de recherche de connexion, le but étant davantage de jouer que de « vivre » la corde.
- Dans l’origine du shibari, il n’y a aucune connexion, l’intention est de contraindre, enlever tout mouvement, ou de faire souffrir, de torturer. On ne vit pas la corde, on ne joue pas ;
- Dans le kinbaku, le but est la recherche de la connexion, l’intention est de vivre la corde ;
- Dans le bondage américain, le but n’est pas la connexion, le but est de jouer, de faire du show, du spectacle.
L’arrivée de l’occident dans les cordes a apporté non seulement le jeu, mais a accentué le côté esthétique et érotique. C’est ainsi que pour certains, il fût facile d’utiliser les cordes à des fins sexuels.
L’esthétisme est arrivé aussi dans les cordes avec le théâtre japonais : nô (Le nô a évolué de diverses manières, il a formé notamment des formes dramatiques : le rakugo et le kabuki) et le côté érotique par Seiu Ito.
Les Japonais sont éduqués dans une extrême pudeur qui se traduit par une timidité accrue. La société japonaise « glorifie le sexe masculin, alors que celui des femmes est tabou »
. Et au quotidien, les Japonaises semblent vivre leurs désirs dans l’ombre (voir l’article du blog gazette des femmes). Donc l’utilisation de la pudeur des femmes japonaises et leur tabou est très utilisés dans les cordes japonaises, il est ainsi plus facile de les emporter dans un voyage (subspace (consciente altérée)). Aujourd’hui le japon est connu pour son obsession de la pornographie.
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