Le cycle de la dépendance (3ème volet)
Note 1 : Dans le présent document, les termes employés pour désigner des personnes sont pris au sens générique, ils ont à la fois la valeur d’un féminin et d’un masculin.
Note 2 : Dans cet article, je vais essayer de vous parler du cycle de la dépendance dans le BDSM selon mon point de vue.
Note 3 : Cet article fait suite à celui de la dépendance vers l’allocentrisme.
Pour certaines personnes qui entrent dans le BDSM, ils n’y entrent pas forcément par la bonne porte, mais ils le font de manière inconsciente : ils sont dans un processus de dépendance.
Ce processus de dépendance les met dans un cycle de dépendance.
Cet état de dépendance n’est pas vécu comme une partie de plaisir mais comme une situation d’asservissement. Leur recherche n’est pas ou plus un choix qu’ils peuvent réguler par leur volonté. Ils sont enfermés dans un cycle sans fin, ils pensent qu’en entrant dans le BDSM, ils trouveront soit la “matière”, soit la personne qui leur “casseront” leur cycle perpétuel de la dépendance.
Nous sommes tous accablés par nos/les problèmes de la vie. Que ces problèmes soient d’ordre financier, professionnel, émotionnel, relationnel ou familial, ils induisent du stress, de l’anxiété, qui va de la colère à la peur, autrement dit un ressenti que nous ne savons pas toujours comment bien gérer. Nous partons donc à la recherche de solutions afin de nous sentir mieux, et ainsi diminuer notre souffrance.
Nous avons deux portes de sortie qui nous ouvrent la voie vers des solutions différentes : la porte des solutions de soulagement rapide ou la porte vers l’inventaire des ressources. La première nous entraîne dans un cycle infernal, la seconde nous permet de nous en échapper.
Les solutions de soulagement rapide ont l’avantage d’être très rapides, donc très attirantes. Elles impliquent de consommer quelque chose qui leur permettra de ressentir du plaisir de manière instantanée afin d’apaiser la souffrance. Certains se dirigent vers l’alcool, d’autres vers la cigarette, la drogue, le shopping, la nourriture, internet… et pour certains ces derniers n’apportant pas le soulagement escompté, se dirigent vers le BDSM, car ils sont dans la recherche d’un sauveur, et le BDSM est lui aussi à ranger parmi les addictions.
Ils ont donc augmenté leur consommation addictive avec un coach addictif (le Top : Dominant ou Maître) plus l’addiction (le BDSM), ils ne doublent pas l’addiction, mais ils la démultiplient. Cela va au-delà du cycle, au lieu d’être soulagé, ils sont donc guidés, poussés dans une spirale négative de laquelle il sera encore plus difficile de sortir ! Ils passent d’un cycle à une spirale négative.
Cette surconsommation addictive ne donne qu’une impression de soulagement, cela reste éphémère, et l’exaltation laisse place à l’insatisfaction et la culpabilité. Une fois l’exaltation retombée, le stress, l’anxiété, la colère et la peur refont surface. Rien n’a été réglé, non pas un retour au point de départ, mais un état qui s’est dégradé davantage, d’où ce cycle qui se métamorphose en spirale négative. Pour ces individus, le BDSM induit exactement ce qu’ils cherchaient à fuir : le stress, l’anxiété, la dépression, etc. Davantage affaiblis qu’ils ne l’étaient, ils repartent de manière accentuée dans leur cycle de la dépendance.
Cette accentuation n’est pas due à une nouvelle addiction, mais au fait qu’ils soient guidés, alimentés, poussés (par le Top : Dominant ou Maître) dans cette nouvelle addiction ! Cette situation peut encore être amplifiée si le Top se sert lui aussi du BDSM comme porte de soulagement rapide. Dans ce cas, le couple, la relation s’auto-alimente dans cette spirale négative.
Le gaming dans le BDSM permet à certaines personnes, en recherche de solution de soulagement rapide, de se cacher derrière ce gaming. Le gaming est pour eux une solution d’évitement de la réalité, mais de manière inconsciente.
Si nous prenons la seconde porte : l’inventaire des ressources au lieu des solutions de soulagement rapide, la possibilité de quitter le cycle de la dépendance est réalisable. Cela commence par la prise de conscience de l’état de dépendance, puis par faire l’inventaire des ressources qui sont offertes autour de soi, par nos proches, par une aide thérapeutique afin d’agir sur soi et sur notre environnement afin de mieux gérer les émotions générées par les problèmes de la vie. La confiance et l’estime de soi s’amélioreront, et il sera plus simple de faire face aux aléas de la vie, pour mieux profiter de chaque seconde que la vie nous offre.
Suite dans un prochain article : Les étapes de la dépendance
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