Bondage
Bond signifie : lien, liaison, obligation, attachement, engagement, cordes…
Bound : lié, attaché, déterminé, à destination de…
Bondage : servitude, esclavage, captivité…
Un chercheur du CNRS (France) définie le bondage comme : esclavage, servage, captivité, chaînes, servitude, dépendance, etc… Donc on retrouve les pratiques de l’enfermement, de l’usage des camisoles, et toutes autres sortes d’accessoires de contrainte (corsets, sacs d’enfermement, combinaisons de latex, camisoles, minerves et autres carcans… Même le water-bondage.
Selon Sacha Nacht, parmi les premières apparitions de pratique du bondage avant la lettre, Flavius Josèphe racontait que le frère d’Hérode, Phérosas, se faisait, lui, enchaîner par ses esclaves (Le Masochisme, éd Denoël -1938).
Le bondage s’appuie sur une imagination fertile que l’on cherche à mettre en scène, ce qui peuvent se référer à des supplices anciens, tels que les techniques japonaise (hojojutsu), ou tels que les différentes formes de crucifiement.
Selon Otto Rank, le sujet cherche à retrouver au travers de son immobilisation la situation voluptueuse de l’immobilité intra-utérine ; « c’est ainsi qu’en se faisant ligoter, le masochiste essaie de rétablir, en partie tout au moins, la situation voluptueuse de l’immobilité intra-utérine (Le traumatisme de la naissance : influence de la vie prénatale sur l’évolution de la vie psychique individuelle et collective, Paris, Payot, coll. « Petite bibliothèque » (no 22), 2002.).
Pascal Quignard explique la fascination dans le sens attirance/répulsion, parce que « nous transportons avec nous le trouble de notre conception (…) Il n’est point d’image qui nous choque qu’elle ne nous rappelle les gestes qui nous firent (…) Or cette chose regardée en même temps nous ne pouvons en aucun cas la voir. Nous sommes venus d’une scène où nous n’étions pas. » pour Pascal Quignard le sexe de la femme représente, dans l’inconscient, le non être, la mort. En bondageant la femme l’homme la rend disponible (attirance) et immobile donc non dangereuse (répulsion) (Le sexe et l’effroi, Gallimard, 1994).
Pascal Quignard dit aussi à propos d’Ulysse et le chant des sirènes : « Il faut être attaché pour qu’elles n’attachent pas (…) Il faut s’attacher pour se défaire de l’attachement… ».
On retrouve là, la notion que la liberté enchaîne alors que les chaînes libèrent.
Aussi loin que l’on peut remonter dans nos mémoires, il est fréquent de voir que les Hommes ont toujours mêlé l’érotisme morbide à un sadisme raffiné (croix, carcans, pilori …). La peur transformant l’horreur en extase, et la douleur à travers la souffrance en un plaisir érotique, sexuel (ex : les moines qui s’auto-flagellaient, les martyrs …).
Bien des personnes avant le BDSM avaient pensé à faire de la torture un art…