Anima BDSM & Animus BDSM
Selon la psychologie jungienne : Anima et Animus (en chaque homme, il y a une femme ; en chaque femme, il y a une homme), Je vais modéliser la psychologie jungienne, pour l’adapter au BDSM.
Pour écrire cet article, je vais poser comme hypothèse qu’en chaque Dominant, il y a un soumis, et qu’en chaque soumis, il y a un Dominant. Je pourrais dire aussi que : chaque Dominant porte en lui un soumis, et que chaque soumis porte en lui un Dominant.
Je vais donc appeler : |
Ce caractère soumis que porte en elle la personne Dominante, est, d’une certaine façon, en deçà de l’image qu’il souhaite transmettre à son entourage. Il cache ce caractère soumis aux autres tout autant qu’à lui-même. Souvent il va dissimuler aux autres et à lui-même ce soumis qu’il porte en lui et dont l’état est quelque fois déplorable.
Les personnes qui ne cachent pas aux autres ce côté Dominant d’elle, seront définis comme des douminants ou douminatrices. On pourrait voir en eux, des individus qui prennent appui sur le titre de Dominant, pour mieux approcher des personnes soumises et pour mieux se les « approprier » .
On peut se faire la même réflexion avec les soumis ou soumises. Ce caractère dominant que porte en elle la personne soumise est, d’une certaine façon, au delà de l’image qu’il souhaite transmettre à son entourage. Il cache ce caractère dominant aux autres et ainsi qu’à lui-même.
Les personnes qui ne cachent pas aux autres ce côté Dominant d’elle, seront définis comme des souminants ou souminatrices. On pourrait voir en eux, des individus qui prennent appui sur le titre de soumis, pour mieux approcher des personnes dominantes et pour mieux se les « approprier » .
L’Anima BDSM exprime en quelque sorte le désir. Elle représente certains désirs, certaines attentes. C’est pourquoi on la projette sur la personne d’une soumise, à laquelle se voient attribuées certaines attentes, des attentes unilatérales, tout un système d’attentes. C’est une forme de l’Anima BDSM.
L’Anima BDSM, chez la personne Dominante, est liée à un système de relation. On peut même parler d’un système de relation érotique, alors que l’Animus BDSM chez la personne soumise ne représente absolument pas cela : il apparaît comme un problème intellectuel, un système de compréhension. L’Anima BDSM représente un désir, une attente ou une certaine forme de l’attente.
L’Anima BDSM représente toujours chez la personne dominante la fonction de relation.
Il y a une tendance séparatrice de l’Anima BDSM. Il y a une forme d’objectivation de l’Anima BDSM, à savoir l’interdiction catégorique de voir dans la tendance à la séparation l’expression d’une faiblesse personnelle du Moi.
Les éléments du monde intérieur nous influencent subjectivement de façon d’autant plus puissante qu’ils sont inconscients ; aussi, pour quiconque est désireux d’accomplir un progrès dans sa propre culture BDSM, est-il indispensable d’objectiver en lui les efficacités de l’Anima BDSM, afin de tenter de découvrir quels sont les contenus psychiques à l’origine des efficiences mystérieuses de l’âme.
De la sorte, le sujet acquerra adaptation et protection contre les puissances invisibles qui vivent en lui.
L’Animus BDSM est quelque chose comme une assemblée de pères, mères ou d’autres porteurs de l’autorité, qui tiennent des conciliabules et qui émettent ex cathedra des jugements « raisonnables » inattaquables.
Mais, à y regarder de plus près, ces jugements prétentieux sont pour l’essentiel un amoncellement de mots et d’opinions qui se sont accumulés dans l’esprit de la personne soumise, et qui, recueillis, choisis et collectionnés peut-être inconsciemment, finissent par former un canon, une espèce de code de vérités banales, de raisons et de choses « comme il faut ».
Cette codification du raisonnable correspond donc à une réserve de préjugés ; et dès qu’un jugement conscient, compétent et valable manque, il y est fait appel comme à un arsenal inépuisable d’opinions disparates où l’on trouvera celle qui semblera convenir à la situation donnée.
Ces opinions apparaîtront, tantôt sous forme de ce qu’il est convenu d’appeler le bon sens, tantôt sous forme de principes, emblèmes de l’éducation reçue. Et la personne soumise dira par exemple : « C’est ainsi que cela doit se faire« , ou encore : « Mais toute personne BDSM dit que …« .
Les opinions de l’Animus BDSM ont très souvent le caractère de convictions solides, qui ne sont pas faciles à ébranler, ou de principes d’allure intouchable, de valeur apparemment infaillible.
Si nous soumettons ces opinions à l’analyse, nous nous heurtons tout d’abord aux préjugés inconscients qui les motivent et qu’il nous faut inférer : je veux dire que la personne soumise sent et pense les opinions acerbes qu’elle émet comme si ces préjugés existaient réellement.
En réalité, ces opinions ne sont ni motivées, ni le fruit d’un acte de pensée; elles existent toutes faites, comme préfabriquées et prêtes à la consommation ; elles sont présentes dans l’être mental de la personne soumise, qui les formule et les répète parce qu’elles ont dans son esprit un tel caractère de réalité et une telle force de conviction immédiate que la personne soumise n’est même pas effleurée par l’idée de les soumettre à la possibilité d’un simple doute.
Les personnes dominantes sur qui l’Animus BDSM se projettera, devront être d’un genre tel que la personne soumise en mal de projection puisse y voir une réédition vivante du Bon Maître, des Maîtres qui savent tout, qui comprennent tout ; ou bien il s’agira de Maitres novateurs méconnus, disposant de grands charmes rhétoriques où l’humain trop humain ne s’entrelacera que trop fréquemment avec une terminologie pompeuse, du genre « du vécu créateur ».
Car ce serait en effet caractériser insuffisamment l’Animus BDSM que de n’y voir qu’une manière de conscience collective conservatrice : l’Animus BDSM est aussi un novateur qui, tout à l’opposé de ses opinions codifiées par l’usage, témoigne d’une incroyable faiblesse pour les termes inconnus et difficilement compréhensibles, pour les « grands mots » …
La technique de la confrontation entre le Moi conscient et l’Animus BDSM est, dans son principe, la même que dans le cas de l’Anima BDSM, avec cette différence toutefois que ce ne sont plus des fantasmes et des caprices, mais des opinions que la personne soumise doit considérer d’un oeil critique, non, certes, pour les refouler, mais pour étudier leurs origines afin de pénétrer dans leurs arrières plans obscurs, arrières-plans où elle rencontrera leurs images originelles, de façon tout à fait parallèle à ce qui se passe chez la personne dominante dans sa confrontation avec l’Anima BDSM.
L’archétype BDSM désigne des représentations conscientes. L’archétype BDSM réside dans la tendance à nous représenter de tels motifs, représentation qui peut varier considérablement dans les détails, sans perdre son schème fondamental. On peut percevoir l’énergie spécifique des archétypes BDSM lorsque l’on a l’occasion d’apprécier la fascination qu’ils exercent. Ils semblent jeter un sort.
L’expérience archétypique BDSM est une expérience intense et bouleversante. Il nous est facile de parler aussi tranquillement des archétypes, mais se trouver réellement confronté à eux est une tout autre affaire. La différence est la même qu’entre le fait de parler d’un loup et celui de devoir l’affronter. Affronter un loup constitue une expérience intense et effrayante, qui peut marquer durablement la personnalité.
Je vais préciser les rapports entre les archétypes BDSM et les instincts BDSM. Ce que j’appelle « instinct BDSM » est une pulsion physiologique, perçue par les sens. Mais ces instincts BDSM se manifestent aussi par des fantasmes, et souvent ils révèlent leur présence uniquement par des images symboliques. Ce sont ces manifestations que j’appelle des archétypes BDSM.
Les personnes qui regardent une scène BDSM, ne se rendent pas compte de la tonalité affective particulière de l’archétype BDSM, ils ne se retrouveront qu’avec un amas de concepts mythologiques, que l’on peut sans doute assembler de façon à montrer que tout a un sens, mais aussi que rien n’en a.
Les archétypes BDSM ne se mettent à vivre que lorsqu’on s’efforce patiemment de découvrir pourquoi et comment ils ont un sens pour tel individu vivant une relation ou scène BDSM.
Avec les complexes de l’Anima BDSM et de l’Animus BDSM, nous nous sentons comme possédés, nous ne sommes plus en mesure de gouverner notre propre vie BDSM. Nous nous laissons aller au gré de ces affects bien trop impétueux.
C’est pourquoi les personnes dominantes évitent généralement de laisser s’exprimer leur âme BDSM instinctive, qui trouble leur adaptation à la communauté BDSM et peut même porter atteinte à leur réputation.
Laisser s’exprimer ces complexes peut se révéler extrêmement pénible, et c’est pourquoi les personnes BDSM évitent de lui laisser cette liberté. Mais une telle attitude les conduit à vivre dans le provisoire et, déjà, dans l’exclusion.
Quand l’âme BDSM instinctive parvient à s’imposer à l’individu BDSM, elle lui fait subir toutes les pulsions possibles et le perturbe profondément.
Les complexes BDSM inhibent et stérilisent l’individu BDSM, et le rendant monomane. Il est donc tout à fait raisonnable de supposer que la nature elle-même fasse tout son possible pour extraire la personne BDSM de ce cercle vicieux.
Dans une relation BDSM, pour générer la connexion, pour ce « Bondage » :
- Pour la personne Dominante, aller parler à l’Animus BDSM de la personne soumise, fera obligatoirement écho en elle. Les demandes ou ordres auront du sens. Il sera donc plus facile à la personne soumise de répondre à l’attente, voire de devancer la demande ou l’ordre de la personne Dominante.
- Pour la personne soumise, aller parler à l’Anima BDSM de la personne Dominante, fera obligatoirement écho en elle. La réponse qu’elle lui apportera, ou l’anticipation qu’elle aura, aura du sens pour la personne Dominante.
Dans un tel cas, lorsque l’on utilise l’Anima BDSM et l’Animus BDSM, cela engendrera une relation BDSM allocentrée. Mais si l’on va chercher notre Anima BDSM chez la personne soumise, ou notre Animus BDSM chez la personne Dominante, il n’y aura pas d’écho, pas de réponse. On poussera la personne Dominante et la personne soumise dans une relation égocentrée, qui finira par être destructeur chez l’autre. Cela induira la relation dans une relation uniquement SM, ou dans une fausse relation BDSM. Il n’y aura plus de D/s, le dominant deviendra sadique et pervers, et il aura tendance à générer une déshumanisation de la personne soumise, ou le Dominant ira vers de la doumination. Quant à la personne soumise, elle entrera dans une destruction de son âme et de son esprit par cette déshumanisation ou entrera dans une relation de soumination.
3 thoughts on “Anima BDSM & Animus BDSM”
bonjour,
sans doute un petit oubli d’un « U » ici « douminants ou dominatrices. » 2e ligne 4e paragraphe.. Sinon , article interessant
J’ai corrigé, merci