La place de l’amour dans mon BDSM
La place de l’amour dans mon BDSM
Je vois une controverse assez active au sein de la communauté BDSM sur le rôle de ‘’ l’amour’’ . D’un côté, certains Maîtres affirment que ‘’l’amour’’ contamine la dynamique du BDSM car le Maître ne peut jamais être sûr que la soumise ou l’esclave se conforme à une demande/instruction par amour ou par obéissance. Je pense que l’obéissance est pourtant le noyau de la dynamique de la relation BDSM, Mais je sais que lors d’une scène, si je laisse les sentiments amoureux apparaître, alors je perds la capacité de surveiller ce noyau.
D’un autre côté, comme de nombreux Maîtres aussi, je pense que si je consacre tout mon temps et tous mes efforts à former une soumise ou une esclave avec qui je vais passer beaucoup de temps, je ne veux pas être submergé par une relation amoureuse.
Finalement vivre une relation amoureuse dans le BDSM n’est pas simple, on est toujours en équilibre précaire, stricte, on doit parfaitement maîtriser ses sentiments et émotions afin de rester centrer sur le BDSM, et ce parce que je lui dois sécurité et protection en échange de son obéissance. Il m’est donc interdit d’avoir un accident, tout en sachant que le risque est omniprésent dans une scène.
Lors d’une scène, si je laisse mes sentiments prendre le dessus sur ma raison alors les effets et/ou les conséquences peuvent être dramatiques : soit la scène sera fade, soit il y aura un accident. Dans tous les cas, les sentiments vanilles n’aident en rien la relation BDSM, au contraire ils ne font que perturber la relation.
Dans le vanille, l’amour se vit à travers les lois, règles, principes, valeurs de notre société française, qui prennent appui sur des valeurs judéo-chrétiennes, alors que dans l’amour BDSM, il se vit à travers les lois, règles, valeurs, principes du BDSM, à travers la Discipline et le Bondage. La différence se trouve donc dans la manière de vivre cet amour. Les principes moraux qu’ont les personnes lorsqu’ils entrent dans le BDSM, n’ont pas lieu d’être. Ils doivent faire le deuil du vanille pour entrer dans le BDSM.
Cela ne sera pas facile, car je sais que la pire ennemie de la soumise ou de l’esclave est elle-même. Ce n’est pas pour rien que je dis, qu’une soumission ou un esclavage, cela se maîtrise.
La concentration, le focus ne doit pas se faire sur les sentiments amoureux, mais sur le BDSM. Les sentiments sont là, pour aider à se transcender, pour permettre de repousser les limites.