Comment je définis : négociation, étiquette, protocole et rituel
Comment je définis : négociation, étiquette, protocole et rituel
La négociation
Le mot négociation vient du latin negotium, la négation de l’inactivité, un état de non loisir, ne contenant pas l’idée de travail manuel. En 1544, le mot négociation prend le sens de “série d’entretiens, d’échanges de vues, de démarches qu’on entreprend pour parvenir à un accord, pour conclure une affaire” . Puis, les sens de négociant et de négociateur vont peu à peu diverger pour désigner, d’une part, l’activité relative au commerce, d’autre part, ce qui est du ressort de la diplomatie.
Dans le BDSM, je négocie afin de mettre de la diplomatie, d’arrondir les angles. Lorsque je ressens une tension dans son éducation, qu’elle a du mal à franchir une étape car elle a besoin de temps. Des éléments environnementaux, un état émotionnel, ou autres ne lui permettent pas de franchir cette étape.
Négocier n’est pas discuter les termes ; négocier, c’est créer une relation affective à partir de laquelle peut être envisagée une action commune. Négocier me permet de prévoir toutes les éventualités possibles et d’anticiper sur les solutions à mettre en œuvre.
Je suis convaincu que tout désaccord est vécu comme une menace pour notre relation. Je dois mettre notre relation en harmonie.
Associés à la diplomatie, l’étiquette et le protocole vont jouer un rôle de régulation des relations personnelles et interpersonnelles, et des négociations.
L’étiquette
Le terme d’étiquette apparaît en 1607 et celui de protocole en 1859, même si les dictionnaires les considèrent comme synonymes. L’étiquette régule la vie de la cour puis connaîtra un glissement pour désigner la régulation des relations personnelles.
L’étiquette représente un ensemble de règles qui guident ma soumise ou mon esclave vers la manière polie d’interagir avec les autres dans le monde BDSM et vanille. L’étiquette est liée à la culture BDSM et à la situation. L’étiquette représente un moyen de montrer du respect envers autrui tout en démontrant notre compréhension des bonnes manières.
En ce qui concerne mon mode de vie BDSM, on peut dire que l’étiquette est tournée vers l’extérieur, elle décrit la façon dont on interagit avec les autres dans notre culture. Les protocoles structurent notre relation.
Les protocoles
le protocole va régir les relations entre ma soumise ou esclave et moi.
Le protocole est l’ensemble des procédures qui règlent la mise en scène de mon autorité afin de lui montrer, de lui désigner sa place et de prendre la mienne. De fait, cet ordre ritualisé montre le pouvoir, ainsi que l’autorité que j’ai pour notre relation. Ces dispositifs, instituant des codes communs de communication, permettent des relations égalitaires entre les représentants d’États et de gouvernements.
Les protocoles représentent un ensemble de règles qui régissent les actions spécifiques ou le comportement dans une situation particulière.
Les protocoles sont une excroissance de mes valeurs. Je valorise plus l’honnêteté, la sincérité et l’intégrité, je crée des protocoles centrés sur ces valeurs.
Les protocoles transforment les actions de routine en événements définis et reproductibles. Si je lui demande de faire quelque chose pour moi, je dois être assuré qu’elle agira exactement selon mes protocoles, quelles que soient les circonstances entourant ma demande. Je peux me détendre et ne pas m’inquiéter de la façon dont ma soumise ou esclave agira/réagira. Parce que j’ai écrit et/ou enseigné comment elle devait se comporter dans la plupart des situations courantes, je n’ai plus besoin de me soucier de la gérer. Cela me libère et me permet de me centrer sur l’évolution de notre relation.
Les protocoles concentrent l’esprit et déclarent notre intention mutuelle d’être pleinement présents corps et esprit.
Les protocoles rendent la relation spéciale. Les protocoles en action communiquent à ma soumise ou esclave, et à tous ceux qui regardent, à quel point cette relation nous est précieuse et unique.
Je me méfie tout de même des déviances que les protocoles pourraient faire naître, voire ‘’La déshumanistion dans le BDSM’’.
Les rituels
Les rituels sont comme des traditions, des actions qui sont répétées avec une certaine régularité.
Les “jeux” , qu’ils soient dans une scène BDSM ou non, me permettent de poser l’étiquette, de mettre en pratique et de ritualiser mes protocoles. Enseigner, c’est savoir que l’on va répéter, et apprendre, c’est savoir que l’on va oublier.
Je m’applique à multiplier les actes rituels, qui me permettront de produire des liens. Mettre en pratique et ritualiser les protocoles, c’est plus que nourrir notre relation, c’est produire des liens, c’est socialiser notre relation dans la mesure où tout n’est pas accompli individuellement, mais ensemble.