A la source, je prends vie…
La soumission est l’art de la subtilité et la sagesse d’un Maître se lit dans l’éveil de sa soumise.
Le Maître sage n’est pas celui qui s’enferme dans le silence, mais un homme qui s’accomplit dans la vie sociale, le partage, et l’échange. Son accomplissement se fait de manière naturelle, ce qui ne veut pas dire qu’il se fait en croisant les bras, en se taisant, mais en laissant simplement sa soumise suivre sa nature et sa destinée. Il faut accompagner la soumise au-delà des mots, vers sa destinée. Cet accompagnement doit lui permettre de se révéler, de libérer sa vraie nature.
Le malheur, comme la douleur, sont souvent le résultat de désirs et de convictions centrés sur soi, en éliminant ces désirs et convictions égocentrés, elle peut retrouver la paix en elle, et ne plus souffrir. Cette quête, cette recherche perpétuelle de ses désirs et convictions n’ouvrent la porte qu’à des désillusions et à un asservissement. Renoncer aux désirs et convictions centrés sur soi, c’est libérer l’âme enchaînée par des maillons qu’elle a construits jour après jour.
Il faut comprendre que notre environnement, notre univers ne sont qu’éphémères, ils n’existent que par notre imagination, par la création de notre esprit. Cette pseudo réalité dépend uniquement de la perception qu’on lui prête.
“De même qu’une lampe permet de dissiper mille ans d’obscurité, un éclair de sagesse détruit dix mille ans d’ignorance.” Huineng, Sūtra de l’Estrade.
Trouver sa liberté d’esprit, c’est vivre une approche du quotidien par conscience sans attachement et non par dépendance due à notre attachement. L’attachement se définissant par les liens qui attachent les individus à leurs désirs et à leurs convictions.
Il y a plusieurs moyens d’entrer dans le BDSM, plusieurs chemins pour y trouver sa voie, mais on pourrait presque les ranger dans deux catégories :
- L’entrée par la Raison : on retrouve là une compréhension de l’esprit du BDSM à travers les médias et l’internet : écritures, vidéos, photos … C’est une entrée intuitive qui prend appui sur une perception visuelle et sonore qui ouvre l’esprit à l’imagination, d’où les dérives vers la fantasmagorie. C’est à travers le prisme de la perception que la personne construit son BDSM.
- L’entrée par la Conduite : On retrouve par cette voie, une entrée par les actes, par les actions. C’est à travers le prisme de l’expérience et du vécu que la personne construit son BDSM.
Peut-on entrer dans le BDSM par la conduite sans être passé par la raison ? Ou alors par la raison sans être entré par la conduite avant ?
Si l’on s’arrête à la raison, alors il y aura un biais sensori-moteurs (illusion de réalité) ce qui ouvrira la porte à différents types de biais : biais attentionnels, biais de jugement, biais de raisonnement, ce qui conduira l’individu à fantasmer son BDSM par un manque de vie.
Si l’on s’arrête à la conduite, dans le temps l’individu sera conduit dans une objetisation par un manque de raison.
Il y a une nécessité de raisonner et de vivre réellement le BDSM afin de se construire, de construire sa voie.
Il est plus difficile de raisonner sa conduite que d’écouter ses désirs et convictions.
On peut vanter les mérites de la connaissance intuitive ou théorique, ou ce besoin de réalité d’être expérimentée avec ou sans raison/nement, mais il demeure que le BDSM se découvre, se trouve et se retrouve dans une forme de “BDSMspace”, bien au-delà des mots et actions, qui dépasse même l’e-space.