La vérité dans le BDSM ou dans les cordes (partie 1)
Note 1 : Dans le présent document, les termes employés pour désigner des personnes sont pris au sens générique, ils ont à la fois la valeur d’un féminin et d’un masculin.
Note 2 : Dans cette série d’articles, je vais parler de ma vision de la vérité dans le BDSM ou dans les cordes.
Note 3 : Je commence une série d’article qui sera décomposée en plusieurs articles sur le thème de la vérité.
Au plus j’avance dans les années, dans mes années de BDSM et de cordes, et au plus j’entends des « vérités » . Très souvent, les nouveaux venus dans le BDSM, parlent de ce qu’ils savent, ce qu’ils ont lu, entendu, perçu comme des « vérités » . Rarement ils parlent de ce qu’ils ont vécu comme étant des vérités, que doit-on déduire de cela ?
Pour eux, pour nous, la vérité fait-elle sens ? Peut-on se contenter de défendre la liberté de conscience et d’expression comme une revendication au nom du « chacun sa vérité, chacun son BDSM » ? Une liberté qui n’est pas sûre d’être vraie, n’est-elle qu’une opinion ? Forcément que la vérité génère des tensions entre le croire et le savoir, entre raison et foi.
Que ce soit dans les cordes ou dans le BDSM, la vérité se distingue de l’opinion qui cette dernière est toujours particulière, personnelle. Peut-on dire que l’opinion est l’ennemi de la vérité ?
De même, la vérité s’oppose au mensonge. La vérité suppose des critères, ce sont les critères qui s’opposent aussi à ce qui n’est pas vérité. Un des critère peut être l’évidence, mais souvent la vérité est cachée. Si elle n’est pas révélée, si l’on n’est pas du monde des croyances, elle doit être démontrée.
D’un point de vue théorique, la vérité s’oppose à l’erreur et l’illusion. L’illusion se diffère de l’erreur en ce qu’elle persiste même quand elle est expliquée.
La vérité du latin veritas qui est dérivé de verus qui veut dire vrai, est donc la qualité de ce qui est vrai. C’est l’adéquation, la congruence entre l’idée, la pensée et l’objet. Adéquation et congruence entre ce que l’on dit ou pense et ce qui est réel. Dans ce cas, dans les cordes ou dans le BDSM, comment peut-on parler de vérité sur les choses que nous avons lu, entendu, perçu ?
On distingue la vérité de la sincérité, cette dernière est la volonté de dire ce que l’on croit être vrai. Les interprétations qui se fondent sur des perceptions ne sont donc pas des vérités, elles ne sont que l’expression d’une perception à travers le masque de nos références ou de nos illusions.
Michel Foucault disait : “la vérité a une histoire qui en Occident se distingue en deux périodes : l’âge de la vérité-foudre et l’âge de la vérité-ciel” :
- La vérité-foudre : C’est la vérité qui est donnée, dévoilée par les religions ;
- La vérité-ciel: c’est la vérité qui est fondée sur la raison scientifique, donc démontrée théoriquement ou empiriquement.
Distinction entre vérité et réalisme
Affirmer que quelque chose est réelle dans le BDSM ou dans les cordes, c’est reconnaître son existence. La vérité demande à ce que l’on aille plus loin qu’une simple reconnaissance.
Avoir une représentation qui ne s’appuie que sur l’imagination, ne fait pas de cette représentation une vérité. Cela reste une réalité de notre imagination, une réalité de notre esprit, mais en aucune façon c’est une vérité.
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