Guide du Dominant “parfait”
Note 1 : Dans le présent document, les termes employés pour désigner des personnes sont pris au sens générique, ils ont à la fois la valeur d’un féminin et d’un masculin.
Note 2 : Dans cet article, je vais essayer de vous donner une forme de guide du Dominant « parfait » selon mon point de vue et mon expérience. Guide qui n’a pas valeur universelle.
Assez fréquemment, on me pose la même question : Comment devenir dominant ? Avez-vous des conseils ? etc… Je vais donc avec cet article essayer de vous donner mon point de vue. Malheureusement il n’existe pas de recette miracle. Chaque Top (Dominant ou Maître) est singulier et chaque bottom (soumise ou esclave) est singulière aussi. Il faut composer avec les diverses personnalités.
Depuis notre plus tendre enfance, nous avons été éduqués à obéir, en conséquence dans le BDSM, si nous sommes un Top (Dominant ou Maître) nous éduquons à obéir…
Qu’est-ce que l’obéissance ?
Obéissance d’un point de vue étymologique vient de obéir avec le suffixe -ance.
Le suffixe -ance indique le résultat d’une action.
Le verbe obéir vient du latin oboedire qui lui vient de obedio -> de audio : écouter avec le préfixe ob- -> vers, devant, pour. C’est donc écouter, prêter l’oreille à ou obéir, être soumis, être docile.
L’obéissance est donc le résultat d’une écoute, d’une soumission, d’une docilité.
Qu’est-ce que la coopération ?
Coopération d’un point de vue étymologique vient de coopérer avec le suffixe -tion.
Le verbe coopérer vient du latin cooperari qui lui vient de operor -> veut dire travailler, avec le préfixe co- -> est une variante con- qui veut dire avec. C’est donc travailler avec une personne.
Le suffixe -tion indique l’action de.
La coopération est donc l’action de travailler avec une personne.
La subordination
La personne soumise qui se présente devant une personne dominante, sont comme deux êtres qui se présentent l’un à l’autre, ils se subordonnent l’un à l’autre.
Subordonner d’un point de vue étymologique vient du latin subordinare. qui ce dernier vient de ordino -> ordre et du préfixe sub- -> sous. Donc être subordonné, c’est être soumis à une autorité.
Cette subordination entraîne immédiatement une multitude de questions. Qu’y a-t-il en jeu dans les processus de subordination ? Que se passe-t-il lorsqu’une personne suggère, ordonne, décide ou, à l’inverse, ne décide pas face à d’autres personnes ? Quels facteurs culturels, sociaux ou idéologiques lui dictent sa conduite, ses manières, ses paroles, et que ressentent ceux qui obéissent ou qui refusent d’obéir ?
La personne dominante, dans une relation IRL (In Real Life) est en lien direct, physique, avec la personne soumise. La polysémie du mot “lien” est fort utile : elle annonce d’emblée une ambivalence, le lien étant d’une part ce qui relie, ce qui rassemble et, d’autre part, ce qui attache, ce qui retient. La relation hiérarchique entre la personne dominante et la personne soumise doit donc être pensée comme un lien chargé d’affects et de signes qui réunissent deux personnes. Dans le même temps, le lien peut être pensé aussi comme une relation qui enserre, qui maintient, bref, qui contraint celle qui lui est subordonnée.
La personne soumise et la personne dominante partagent-elles une culture commune de l’autorité et de l’obéissance ? Une obéissance choisie, une discipline libre, volontaire, consensuelle ?
On remarque aussi que devant le nombre exponentiel de personne masculines sur les réseaux sociaux se définissant comme Top (Dominant ou Maître) avec un nombre d’années d’expérience important, mais n’ayant réellement aucune expérience D/s et SM, ne connaissant pratiquement pas la Discipline BDSM, n’ont en réalité aucun charisme, aucune Discipline BDSM, ce qui autorise les personnes soumises à se croire au-dessus du respect que l’on doit aux règles nécessaires de la Discipline BDSM. De ce fait, la personne soumise est peut-être une soumise en IRL ; en arrière ils font d’elle une “rossarde”, une “brat”, etc. Il y a là aucun partage de culture commune.
C’est très bien d’exiger de la Discipline lors d’une soirée ou d’un événement BDSM, mais il faut garder cette même exigence en dehors. Dans le cas contraire, la soumise se perd dans son travail, elle s’éloigne de la Discipline par manque de constance.
ll faut comprendre qu’on ne peut pas exiger de la Discipline, lorsque nous-mêmes bafouons notre propre Discipline.
Par contre, je remarque aujourd’hui, dans le BDSM que le partage au sein d’un couple des valeurs, des principes, des codes, des règles, de la Discipline implique une répartition des signes de l’autorité qui devient une condition de l’obéissance.
Les deux piliers de l’autorité
Je m’aperçois aujourd’hui, en observant, en analysant les liens entre couple, que l’autorité de la personne Dominante repose sur deux piliers : la compétence et une forme de “maternalisation” de l’autorité. Hier, elle reposait sur la compétence et sur la “paternalisation” de l’autorité.
La société actuelle a fait naître un immense besoin de consolation des détresses… L’hyper-consommation, l’assistanat a fait naître chez les individus la victimisation. Ils sont victimes dès lors que leurs besoins ne sont pas satisfaits. Cette insatisfaction engendre des caprices et fait appel à ce “besoin de maternalisation”.
La compétence se tient non seulement dans le maniement des artefacts (martinet, cravache, fouet, cordes et autres) mais aussi dans le charisme, dans cette faculté de maîtrise que la personne dominante a, quelque soit les circonstances. Cette compétence doit être réelle et perceptible.
L’autre pilier de l’autorité : le lien affectif ou “l’affection”. L’interdépendance renforce les liens affectifs et les sentiments : sentiments de proximité, de complémentarité, de protection, de dépendance…. On trouve aujourd’hui, aussi dans la relation D/s une certaine forme de féminisation de l’autorité ou plus précisément de maternalisation de l’autorité. L’amour que la personne dominante porte à sa soumise n’est pas seulement cet “amour mâle”, prôné par Napoléon, cette tendresse virile qui rabat l’homme du côté du père ou du grand frère. Il s’apparente davantage à un amour tendre, doux, attentionné qui rapproche la personne dominante de la figure maternelle. Il s’agit pour ce dernier de témoigner de l’affection, de ressentir de la tendresse, de rendre publique son indulgence en apportant dans sa posture de la bonté. Il doit apporter dans sa posture un esprit de douceur qui prouve immédiatement sa bienveillance. Il s’agit d’une autorité en partie “démasculinisée”, maternelle. C’est là où aujourd’hui doit se faire la différence dans la posture de la personne Dominante. Si la personne dominante reste dans une autorité en partie “masculine”, paternelle, alors il se fera critiquer, “mal voir” autant en IRL que sur les réseaux sociaux.
La personne soumise a besoin qu’on lui touche l’épaule, le bras, la cuisse… qu’on l’embrasse, qu’on panse ses “blessures”. Aujourd”hui “panser” devient un geste du Top. C’est une posture d’autorité qui laisse un souvenir très intense et qui mêle, symboliquement, compétence et tendresse. Panser, saisir, serrer, toucher, des gestes de contact, tactiles, rapprochent Top et bottom. La proximité corporelle et le langage gestuel permettent à l’autorité de s’exercer et facilitent parfois l’obéissance.
Une soumise aujourd’hui aime qu’on lui parle avec son cœur, mais qu’on agisse comme un Maître et non pas comme un amant !
Obéir ou participer ?
On peut se poser une question cependant, souhaitons-nous que nos soumises nous obéissent ou qu’elles participent à ? Il demeure que l’obéissance reste bien ancrée dans les racines de notre éducation.
Regardons un peu le fonctionnement du cerveau…
Notre hémisphère droit traite les informations corporelles, non verbales, les sensations, les émotions, les images. Le cerveau gauche traite le langage, la logique analytique, il interprète les informations de manière littérale. Malheureusement, je définis souvent le BDSM comme étant un amplificateur émotionnel, si une tempête émotionnelle sévit dans le cerveau droit, inutile d’appeler sa soumise à la raison ! A ce moment-là, cela ne sert à rien de tenter de la raisonner…
Lorsqu’une soumise obéit à un ordre, son cerveau frontal reste inactif. Quand vous lui demandez quelque chose, vous la faites réfléchir, vous lui offrez un choix : celui de répondre favorablement à votre demande, ou de l’ignorer. Vous lui laissez de l’espace de décision personnelle, vous lui laissez son libre arbitre, de cette manière vous lui proposez de mobiliser son cerveau frontal, celui qui permet de décider, penser, anticiper, prévoir et par conséquent de devenir responsable, vous lui permettez d’assumer son choix.
Pour lui permettre de devenir responsable de ses choix, il est préférable de lui demander de participer à l’évolution de la relation plutôt que d’obéir à des ordres. Elle a besoin de sens. Obéir à un ordre sans en connaître le sens est compliqué pour une soumise. Lui demander quelque chose en expliquant va lui permettre de réfléchir au sens, elle va créer son propre sens, ce qui lui permettra de répondre favorablement à votre demande.
Lui donner l’opportunité de faire sens et non lui donner ou lui ordonner le sens.
En conclusion, mieux vaut qu’une soumise participe qu’elle obéisse. Ce qui va lui permettre de contribuer à la relation. Contribuer c’est aussi coopérer.
Il est possible de contribuer, de coopérer lorsqu’on est dans l’affirmation, dans la négation rien ne se construit.
Le cerveau humain n’est pas câblé pour la négation
Prenons un exemple : si je dis à ma soumise : “je te propose de ne pas penser à la douleur”. Que pensez-vous qu’il va se passer dans son cerveau ? La réponse est simple, elle va penser à la douleur et se focaliser sur la douleur.
Des chercheurs ont mené une expérience inédite, au cours de laquelle des participants volontaires écoutaient des mots d’action formulés dans des phrases négatives ou affirmatives, tout en tenant un instrument de mesure de la force de préhension dans la main.
Grâce à cet outil, les scientifiques sont parvenus à évaluer en temps réel et avec précision les variations de l’activité motrice induites par les phrases, tantôt affirmatives, tantôt négatives.
Ces mêmes chercheurs ont ainsi mis en évidence un renforcement automatique et significatif de la force de préhension dans les 300 millisecondes suivant l’occurrence d’un mot cible d’action dans les phrases à tournure affirmative.
En revanche, aucune modulation comparable de la force de préhension n’a été observée lorsque ces mots étaient prononcés dans des phrases à tournure négative.
Ces résultats montrent donc que les structures motrices du cerveau ne sont pas toujours impliquées dans le traitement des mots d’action.
On pourrait donc conclure que les phrases négatives n’entraînent aucune force motrice, donc pas d’action.
Exemple : évitez de lui dire NON et dites-lui plutôt STOP.
Du mode “obéissance” au mode “coopération”
Maintenant comment peut-on passer du mode “obéissance” au mode “coopération” ?
Définir sa propre Discipline BDSM
Je pense qu’il faut commencer déjà par définir sa propre Discipline. La Discipline dans le BDSM définit la philosophie, l’ensemble des règles du BDSM.
Une fois que les codes, règles, principes seront définis, il faudra aussi mettre en place des rituels (routines).
Les règles et les rituels (routines) sécurisent et guident, elles favorisent le développement de la bottom, elles lui permettent d’évoluer en toute sécurité.
Lorsqu’on va lui demander des choses, il est bon d’écouter ce qu’elle aura à dire, l’écouter sans lui couper la parole, sans juger. Afin de mieux comprendre, lui poser des questions sans attendre d’argument, prendre ses réponses comme elles viennent.
A partir de là, s’il le faut on peut ouvrir un débat en laissant la place à sa soumise de s’exprimer.
Personne n’a besoin de se justifier dans cet échange, mais l’explication est nécessaire à la compréhension. La soumise a besoin d’être convaincue, d’être persuadée par elle-même. Elle aura du mal à s’engager dans une demande lorsqu’elle n’est pas convaincue ou persuadée du bien fondé de cette demande.
A la fin du débat, il faudra prendre une décision, et cette dernière appartient au Maître. Décision qui devra prendre en compte l’échange de point de vue.
Il est vrai que lorsqu’une personne “A” demande quelque chose à une autre personne “B”, “A” demeure soumis à la décision de ”B”. Mais dans le cas d’une relation BDSM, lorsque le Maître demande quelque chose à sa soumise, il sait qu’elle est en capacité de répondre favorablement à sa demande, donc il attend une réponse positive de sa soumise. Qu’elle réponde favorablement ou défavorablement à sa demande, elle devra en assumer les conséquences, elle devra prendre ses responsabilités.
La contrainte dans l’obéissance peut se faire lorsqu’elle est dans un kink, dans un “game”. Mais dans une relation profonde, réelle, sincère, dans un “play”, la contrainte va finir par repousser la soumise, une colère va commencer à émerger dans son cerveau. Lui laisser l’opportunité d’être en accord avec la demande de son Maître, c’est lui permettre de trouver son propre sens dans la demande (sens non imposé), donc lui permettre d’être en paix avec elle-même. Elle garde son libre arbitre.
Qu’est-ce qui se joue dans la coopération (un peu de théorie) ?
On trouve trois trans- (préfixe(s)) comme éléments constitutifs de la coopération : la transaction, la transition et la transformation.
Ce préfixe trans- joue un rôle assez révélateur, un processus fait d’enchaînements, de formes de passage(s) d’un état à un autre, à l’image, pourquoi pas, de la transe, telle qu’elle est appréhendée par les anthropologues, puisqu’elle désigne le transport d’un individu d’un état vers un autre, parfois même appelé “état second”.
Il y a des interdépendances entre transaction, transition et transformation dans les actions de coopération mettant en jeu la relation entre le Top et sa Bottom.
La transaction :
La transaction, au sens littéral du terme transactum, sous-tend l’action de transiger, d’arranger. Ainsi l’arrangement serait-il sous-jacent à la transaction ? Il y a bel et bien une notion de compromis à l’issue d’une forme de négociation dans la demande du Top. Nous sommes sur une forme de transaction sociale qui offre des possibilités de transformations. Demander quelque chose, c’est aussi transformer quelque chose.
La Domination a pour conséquence de mesurer les transitions, modifiant ainsi les dynamiques de production et/ou de reproduction sociale ou physique associées à des processus de négociation en rapport avec la transformation.
Cette transformation, cette transition a un coût pour la bottom, mais aussi pour le Top.
La transaction sociale va permettre la coopération malgré les conflits, car elle va réduire les possibilités de négociation, ce qui va simplifier la coopération (Crozier et Friedberg, 1977).
La transition:
La transition ou transito signifie l’action de passer, de transiter.
La réponse à la demande du Top va bien faire transiter, passer la soumise d’un état “pré-demande” à un état “post-demande”, il y aura un changement, une transformation lors de cette transition.
Cette transition sera une étape dans la progression, voire l’évolution de la relation BDSM. Le Top devra assurer cette transition car cette transition va valoriser le futur. Cela impose au Top une réflexion dans sa demande qui tienne compte non seulement du présent mais aussi de l’avenir de la relation BDSM.
La transformation :
La transformation ou transformatio sous-tend l’action de passer d’une forme à une autre, de se modifier, de changer, un peu comme la chrysalide qui devient papillon.
Le changement (post-demande) s’apparente en fait à toute transformation observable dans le temps, qui affecte la structure ou le fonctionnement durable de la relation, modifiant ainsi le cours de son histoire. La transformation va donc apporter une évolution dans la relation.
L’activité cognitive de la soumise est un des éléments fondamental dans le processus d’évolution de la relation. L’activité cognitive est une activité de traitement de l’information (demande du Top) qui doit générer du lien entre l’état “pré-demande” et “post-demande”.
L’activité cognitive va engendrer une réflexion qui va rendre possible le processus de transformation. La construction de sens comme résultat de ce processus cognitif constitue un élément clé dans l’évolution de la relation.
Mezirow (2001) : “le sens particulier attribué par chacun à sa propre expérience semble plutôt s’acquérir et se valider au moyen de l’interaction et de la communication humaine.” L’interaction et la communication entre le Top et la bottom est le meilleur moyen d’apporter du sens à la transformation en réponse à la demande du Top.
Conclusion :
La coopération renvoie à un état d’esprit en même temps qu’à un mode de comportement par lequel les BDSMistes mettent en œuvre des relations et des échanges d’une manière non conflictuelle ou non concurrentielle en s’efforçant de rechercher des modalités appropriées pour analyser ensemble et de façon partagée les situations afin de collaborer dans la même optique pour parvenir à des fins communes acceptables pour chacun.
La coopération est aussi l’occasion de négociations, d’échanges, d’arbitrages, car des ajustements ont lieu de manière permanente au sein d’une relation BDSM afin de parvenir à un niveau de satisfaction optimal pour chacun. L’objectif est en fait de parvenir à un état d’équilibre plus ou moins stable au sein de la relation.
La soumise est en quelque sorte solidaire, sans en avoir forcément conscience, de la survie de la relation. C’est pourquoi des ajustements sont construits au fil des opportunités, donnant ainsi à voir le processus de transition, de passage d’un état à un autre, conformément à un modèle de relation BDSM définit dans leur “Discipline BDSM” qui leur permet de résoudre les problèmes de la vie quotidienne. Le 24/7 deviendra ainsi plus facile à vivre.
La reconnaissance des intelligences mobilisées et l’élaboration de leur “Discipline BDSM” (règles et valeurs partagées) semblent être à même de préserver les bases, fragiles, de la confiance et du désir de coopérer.
Afin que la bottom puisse se soumettre et répondre favorablement aux demandes du Top, ainsi que d’accepter les contraintes liées à sa soumission, il est nécessaire que le Top lui donne une marge de liberté et une autonomie.
On pourrait presque dire que la coopération est facteur d’évolution, d’innovation sous contrainte (Freynet et al., 1998).
Dans une relation BDSM, les postures du Top et de la bottom peuvent à certains moments différer, atteignant parfois des limites qui imposent au Top une régulation salvatrice dans le processus de coopération, pour trouver une issue en forme de compromis. Ainsi, au-delà de la transaction, il y a la nécessité d’assurer une transition en vue d’une transformation à laquelle chacun aura finalement contribué.
Les 8 C :
Un outil intéressant pour qu’une demande soit réalisée favorablement : les 8 C (Courtois, Communication, Claire, Concrète, Cohérente, Choisie, Causalité, Coopérer).
Il est bien de garder à l’esprit ces 8 C dans une demande :
Il faut rester courtois
Il faut être bienveillant en toute circonstance, même dans les paroles et s’exprimer avec une voix douce et ferme.
Il faut communiquer
On ne peut pas corriger voire même punir pour une demande qui n’a pas été exprimée, ou non exprimée correctement. Dans un tel cas, c’est une erreur qui impute le Top. La bottom n’est pas responsable d’une erreur du Top.
La demande doit être claire
Il est important de s’exprimer de manière claire et précise.
La demande doit être concrète
Il faut aller à l’essentiel sans se perdre dans les détails et surtout les détails inutiles. Il faut éviter d’utiliser la form négative car le cerveau n’est pas câblé pour le négatif.
La demande doit être cohérente
Il ne faut pas oublier qu’en étant Top et surtout le Top de notre soumise, nous devons être un modèle pour elle. Il faut être sincère et consistant : être congruent entre ce que l’on dit, ce que l’on pense et ce que l’on fait, évidemment avec ce que l’on demande.
La réponse doit être choisie
La soumise sera plus encline à répondre favorablement à une demande à partir du moment qu’elle aura pu s’exprimer. Il faut lui laisser la liberté de choisir de répondre favorablement à la demande.
La causalité
Comme dirait mon grand-père avant de formuler une demande, réfléchissez-bien aux effets, aux conséquences de votre demande, il faudra assumer…
La causalité est la relation qui s’établit entre une cause et son effet (ses conséquences), le lien qui les unit. La cause est ce qui produit quelque chose, ce qui en est à l’origine.
La demande comme la réponse auront des conséquences, il faut en être bien conscient.
Coopérer
Lorsque la bottom contribue, lorsqu’elle participe de manière ACTIVE à la relation, lorsqu’elle coopère, cela devient tellement plus facile pour elle de suivre son Top dans sa demande.
Conclusion :
La coopération implique une contribution de la bottom (soumise ou esclave active) dans la construction et dans la vivance de la relation.
La maîtrise des artefacts est facile à acquérir, mais la maîtrise d’une posture de Top, la maîtrise d’une soumise, d’une relation est loin d’être facile. Cela demande une grande expérience, analyse, observation afin de trouver un mixage pour trouver l’équilibre entre la maternalisation et la paternalisation adéquate. Mixage, dosage qui devront sans cesse être remis en cause en fonction des situations et des états affectifs.
Tout comme une relation vanille, ou l’éducation d’un enfant, il n’existe aucune recette miracle, comme il n’existe aucune notice d’utilisation du BDSM.
Toute personne qui souhaite être Top peut se tromper dans son mixage, dosage, peut tatonner sans grand souci, par contre il est impératif qu’il soit compétent dans le maniement des artefacts, dans la maîtrise de son environnement et de lui-même !
L’erreur est humaine, la faute peut être corrigée ou punie, mais l’incompétence n’a pas sa place dans le BDSM, que l’on soit Top ou bottom d’ailleurs.
Comme la coopération renvoie à un état d’esprit en même temps qu’à un mode de comportement, évitez de chercher à faire changer d’idée, mieux vaut commencer par faire changer d’humeur, le changement, la transformation se fera tellement plus facilement…