Le couple douleur plaisir dans le BDSM ou dans les cordes
Note 1 : Dans le présent document, les termes employés pour désigner des personnes sont pris au sens générique, ils ont à la fois la valeur d’un féminin et d’un masculin.
Note 2 : Dans cet article, je vais essayer de vous parler du couple douleur plaisir dans le BDSM ou dans les cordes selon mon point de vue.
L’hédonisme aujourd’hui fait recette dans le monde du BDSM et des cordes, on trouve de plus en plus de jeune, sans réelle expérience de la vie. Il suffit de voir la montée en puissance et en nombre des gamers. Cet hédonisme prend des formes diverses et variées. Tout comme la douleur prend des définitions diverses et variées aussi, il suffit d’aller voir les dictionnaires.
Existe-t-il des éléments en commun entre les états de plaisir et les états de douleur dans le BDSM ou dans les cordes ? Ont-il une ou plusieurs propriétés communes. Ou Bien est-ce que cela relèverait d’une espèce commune ?
On peut parler de la diversité des plaisirs dans le BDSM ou dans les cordes. Les plaisirs comme les douleurs ont des intensités variables. On peut aussi parler d’économie du plaisir et de la douleur, une économie de la souffrance. Il y a aussi en permanence des choses qui résistent. Il y a un certain nombre de propriétés qui s’attachent à ce type d’état qui sont d’un genre particulier. Toutes les réflexions qu’il y a eu au XXe siècle autour du plaisir et de la douleur ont été des discussions qui partant à la fois de la philosophie de l’esprit et de la philosophie du langage ont essayé de montrer comment on pouvait trouver un concept commun qui permette de rendre compte de tous ces phénomènes divers.
Les recherches en neurophysiologie sur la douleur et sur le plaisir apportent un éclairage nouveau, et remettent en cause, non seulement le couple douleur/plaisir lui-même, mais la pertinence de certaines analyses, sur le plan sensoriel, affectif et cognitif. Faut-il distinguer les niveaux physique et mental de la douleur et du plaisir dans le BDSM ou dans les cordes ? Peut-on prendre du plaisir à la douleur, éprouver à la fois du plaisir et de la douleur ? Jusqu’où par exemple, doit-on prendre au sérieux le modèle comportemental récompense-punition ? Comment expliquer, dans certains cas, qu’une personne soumise blessée ait objectivement mal, voire dise qu’elle a mal, sans que cela soit à proprement parler pour elle « douloureux » ?
Qu’est-ce qu’un état de plaisir dans le BDSM ou dans les cordes ? Est-ce que c’est un état sensoriel, affectif, cognitif ? Idem pour la douleur, qu’est-ce qu’un état de douleur dans le BDSM ou dans les cordes ? Est-ce que c’est un état sensoriel, affectif, cognitif ? Peut-on dissocier ces différentes strates dans l’état de plaisir et dans l’état de douleur ?
Est-ce qu’il y a une priorité du cognitif dans la douleur, et de l’affectif par rapport au plaisir plaisir ou si ce serait plutôt un primat du sensoriel ?
Dans le BDSM ou dans les cordes, le plaisir, serait-ce d’éviter la douleur ? La douleur, serait-ce de rechercher le plaisir ?
Est-ce qu’il y a une hiérarchie des états dans le BDSM ou dans les cordes qui fait que le plaisir est un bien et la douleur est un mal ? Métaphysiquement parlant est-ce qu’il y aurait une forme de nécessité dans la relation de la douleur au mal et dans la relation du plaisir au bien ? Si oui, quel type de nécessité ? Est-ce que le bien serait une propriété essentielle du plaisir, et le mal une propriété essentielle de la douleur ? Là dans la métaphysique, il y a des tas d’implications éthiques et sociales. Cela voudrait dire que nous sommes dans l’obligation d’assurer pour tout individu, que s’il est définitionnellement acquis qu’il ne doit pas souffrir, quelque soit les circonstances, quelque soit les conditions ?
Si l’Homme est un pur ressenti du plaisir et de la douleur, cette dualité du plaisir et de la douleur, cela devient très restrictif, et cela démontrerait que notre cerveau n’est pas plus évolué que les autres espèces animales, car l’Homme serait incapable d’aller au-delà de ses affects.
Dans le BDSM ou dans les cordes, peut-on donc juger en bien ou en mal, le plaisir et la douleur ? Un plaisir, lorsqu’on s’en souvient n’est plus un plaisir, et un plaisir attendu n’est pas encore un plaisir. Il n’y a donc pas d’équilibre durable du plaisir en repos. Le plaisir est ce qu’il est dans le moment où il est, c’est donc une fin. Le temps affaiblit et détruit le mouvement de l’âme, il n’est pas le bonheur car il est particulier, car le bonheur est un ensemble de plaisirs particuliers.
A partir du moment que l’on a fait l’expérience, on sait ce que l’on éprouve. C’est l’expérience qui garantit la réalité de la chose, qui est le juge suprême qui détermine ce que vous dites. Le fait de faire l’expérience, c’est la preuve que l’on sait ce que l’on éprouve, mais l’on ne peut pas définir ce que l’on éprouve en faisant appel à ce que l’on éprouve, c’est quelque chose qui est absolument indéfinissable. Le plaisir c’est ce qui fait notre délice, qui naisse des pensées de nos esprits, ou de quoique ce soit, qui opère sur nos corps mais il est impossible de le définir. L’expérience est, à elle-seule, son propre juge, l’âme ne se méprend jamais dans les jugements qu’elle fait et sait parfaitement que ce qui est proprement bon ou mauvais, n’est autre chose que le plaisir ou la douleur.
Cela réduit donc à néant toutes les tentatives qui sont faites pour essayer de caractériser le plaisir et la douleur autrement que sur le mode d’une expérience du plaisir et de la douleur.
Si on regardait par la porte des neurosciences, que nous apporteraient-elles ? Cela permettrait de renforcer l’analyse conceptuelle par l’apport des sciences empiriques. Les voies neurophysiologiques du plaisir et de la douleur sont encore très mal connues. La science a fait des progrès dans l’apprivoisement de la douleur, une meilleure connaissances des mécanismes d’acheminement du message douloureux, une conscience beaucoup plus aigüe de l’importance des procédures de contrôle dans la modulation de l’influ nerveux. L’International Association for the Study of Pain (IASP) définit la douleur comme étant essentiellement subjective et psychologique.
L’interprétation de la neuroimagerie fonctionnelle a déjà bien changé la vision que l’on avait de la douleur et du plaisir. Au Canada, ce n’est plus la définition psychologique de la douleur qui est acceptée, ce n’est plus la douleur comme expérience de la douleur, c’est le fait que l’on soit capable de voir par la neuroimagerie fonctionnelle si les aires cérébrales de la douleur sont “actives” ou pas lorsque la personne a une douleur. C’est donc la manière dont on va interpréter les résultats scientifiques qui détermineront comment soigner cette douleur.
Est-ce que la douleur est quelque chose de subjectif, de psychologique, ou est-ce quelque chose dont on peut donner une lecture parfaitement physique, cela va changer singulièrement la manière dont on va intervenir sur cette douleur. La neuroimagerie permet aujourd’hui de mesurer, d’évaluer la douleur réelle, la réalité de la douleur, et permet aussi de mieux comprendre des cas anormaux de douleur ou d’inhibition de la douleur, ce que ne pouvaient faire les physiologues ou les neurologues avant de disposer des images.
Il faut distinguer la douleur aigüe de la douleur chronique. Dans le BDSM, on parlera de douleurs aigües et non chronique.
La détermination des différents seuils douloureux, celui de la sensation, celui de la perception, de la tolérance ou de la tolérance avec encouragement. Il est difficile de trancher entre la douleur somatique (qui concerne le corps) et la douleur psychogène (douleur qui serait uniquement ou principalement causée par des facteurs psychologiques, émotionnels et comportementaux), de déterminer la part somatique de la part psychogène dans la douleur.
Le dominant sera lui dans la création d’une douleur somatique (physique) avec quasiment pas de douleur psychogène (douleurs psychologiques, émotionnelles et comportementales). Le Maître sera lui davantage ancré sur la création d’une douleur psychogène (douleurs psychologiques, émotionnelles et comportementales) avec une très faible douleur somatique (physique), il sera dans la Maîtrise de ce qu’il engendre chez la personne soumise ou encordée. Le subspace chez la personne soumise ou encordée naîtra lorsqu’elle ira au-delà de la douleur somatique (physique), c’est à dire lorsqu’apparaîtra, lorsqu’elle ira chercher la douleur psychogène (douleurs psychologiques, émotionnelles et comportementales).
La douleur aujourd’hui est définit comme une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentiel, ou décrite dans les termes évoquant une telle lésion.
La douleur est-elle une sensation comme une autre, ne faut-il pas revenir sur le lien entre la douleur et son stimulus ? Sur le type d’état psychologique dont elle relève ? Certes mettre la douleur, dans le BDSM ou dans les cordes, sur le même plan que la sensation, ou la perception. Si on fait de la douleur essentiellement une modalité de la perception, cela permet de l’intégrer à toutes les problématiques de la perception et cela offre un certain nombre d’avantages conceptuels.
Reste les difficultés inhérentes à toutes théories de la perception qu’elles soient directs ou indirectes, que penser du contenu représentationnel ou non de la douleur ? Supposons que la douleur est une émotion et non pas une sensation, ce qui est le cas aussi le système limbique est impliqué dans la douleur, c’est le centre des émotions, est-ce que cela rend la douleur purement affective ? Ceux qui soutiennent le caractère cognitif de l’émotion auront beaucoup de mal à définir la douleur. Nous sommes pas obligés de penser que l’émotion relève purement de l’affectif, les scientifiques à ce jour pensent qu’il y a une approche cognitive de l’émotion qui semble être plutôt favorisée. On peut souligner l’aspect affectif désagréable de la douleur et son lien non nécessaire ou indirect avec tel endroit du corps, telle lésion ou tel stimulus, on voit mal comment la dissocier de toute localisation.
Comment penser ce rapport entre corps esprit ? Comment ne pas s’interroger sur les moyens dont on dispose pour analyser de manière objective le caractère qualitatif de la douleur ainsi qu’en témoignent certaines explorations menées du côté de l’approche phénoménologique expérientielle. C’est une voie qui permet de rendre compte d’un certain nombre de qualités phénoménales de la douleur qui paraissent irréductibles.
Comment on va évaluer la part exacte du sensoriel, de l’affectif et du cognitif dans le plaisir et dans la douleur dans le BDSM ou dans les cordes ? Comment on va analyser les relations entre ces phénomènes physiques et le fait qu’ils relèvent de l’esprit. Il faut une théorie de l’émotion, une théorie du plaisir et de la douleur, mais il faut aussi une théorie de l’esprit. Est-ce que le plaisir et la douleur ne sont pas peut-être un certain nombre de domaines qui viennent singulièrement ébranler toute une série d’analyse que nous avons sur le plan de la conscience, de ce qui est caractéristique d’un état mental, de l’intentionnalité. Est-ce qu’une douleur ou un plaisir est intentionnel dans le BDSM ou dans dans les cordes ? Est-ce qu’il y a une intentionnalité du plaisir et pas une intentionnalité de la douleur ?
Les découvertes liées aux phénomènes de la douleur et aux phénomènes du plaisir
Ce n’est pas l’introspection qui va nous rendre compte de la nature des états mentaux qui sont les nôtres, mais c’est en allant voir comment nous nous comportons que nous allons essayer de comprendre de l’extérieur de ce que ces états nous apprennent. Comment isoler l’impact d’un fouet et l’impact d’un fouet qui nous plait ? Comment isoler le “feeling” ? Comment différencier recevoir 50 coups de martinet et éprouver du plaisir à recevoir 50 coups de martinet ? Ce n’est pas l’expérience qui nous garantit la présence de cet état de plaisir. En effet, recevoir 50 coups de martinet de son Maître apportera du plaisir, et recevoir 50 coups de fouet dans les mêmes circonstances mais d’une autre personne dominante n’apportera pas ce même plaisir ! Pour comprendre mieux cette notion de plaisir et de douleur dans le BDSM ou dans le fouet, ce qu’est le plaisir ou la douleur, il faut comprendre que c’est une disposition. Le caractère dispositionnel du plaisir ou de la douleur, qui fait que je me conduits d’une certaine manière et il est donc possible de repérer à la manière dont je me conduis, ce que je veux dire quand je dis que j’éprouve du plaisir ou de la douleur.
Entre avoir du plaisir, prendre du plaisir, ce n’est pas un état mais une disposition ! Il n’y a pas un état de plaisir que l’on peut isoler à un état de sentir ou d’expérience. C’est quelque chose qui s’opère de manière dispositionnelle. Dans ce cas, on dispose du plaisir, il y a un élément motivationnel dans le plaisir qui tire vers le haut, et la douleur nous tire vers le bas, vers la détresse. C’est une disposition à vivre et non un sentiment interne dans le phénomène de plaisir lui-même. Lorsqu’on a du plaisir, on sent quelque chose, c’est indéniable, il est difficile de faire l’économie en même temps de l’élément sensible de l’élément quantitatif. On peut dire que cette expérience on ne peut pas la connaître par l’introspection, mais l’on ne peut pas dire que rien n’y correspond.
Du coup, le plaisir est-il de l’ordre d’une expérience d’un ressentir ou une disposition ? La théorie du portillon, les voies de la douleur nous permettent de dégager deux types, deux voies fondamentales, deux systèmes qui interviennent dans l’explication de la douleur :
- un phénomène qui est lié naturellement à tout ce qui est de l’ordre du somato-sensoriel, ce qui fait que la douleur est bien de l’ordre d’une sensation, d’une perception
- une intervention du système limbique telle que les voies de la douleur suivent aussi tout un système, qui n’est pas seulement le système somato- sensoriel, mais qui est aussi celui de l’affectif qui explique pourquoi il peut y avoir un décalage entre une lésion et aucune douleur (exemple : un sportif blessé dans un match de football et qui ne sent pas la douleur), car l’importance qui est donné affectivement et cognitivement à l’enjeu, fait que l’individu ne sent pas qu’il a mal.
Mais l’on peut aussi voir l’inverse, un individu qui a une douleur extrême mais aucune lésion tissulaire !
Certes il peut y avoir des cas médico-pathologiques, ce que l’on appelle l’insensibilité congénitale, c’est-à-dire le fait qu’un individu se trouve être dans une situation réellement douloureuse, il dit qu’il a mal, la sensation est réelle, intense mais qu’elle n’est pas douloureuse. Il y a là une dissociation réactionnelle qui fait qu’il peut y avoir une dissociation entre l’aspect physiologique de la douleur et l’interprétation affective ou cognitive qui en est faite. Cela est possible parce que les voies de la douleur suivent deux voies différentes.
Il faut se méfier, il faut identifier les personnes soumises qui ont une insensibilité congénitale, car ce genre de personne soumise vous mènera à l’accident !
Quand est-il du subspace, de l’hypnose et de la méditation
D’autres méthodes moins orthodoxes sont également explorées, qui jouent directement sur le vécu de la douleur : c’est le cas de la méditation et de l’hypnose, aujourd’hui prises très au sérieux par les scientifiques. “L’idée n’est pas de supprimer la cause, mais le ressenti, en jouant sur deux régions particulièrement importantes du cortex, activées lors d’une expérience douloureuse : l’insula et le cortex cingulaire antérieur, explique Rémy Schlichter, professeur de neurosciences à l’université de Strasbourg. Ces régions aident en effet le système nerveux central à décider si un stimulus est important ou pas.” Tout l’objectif des pratiques comme l’hypnose ou la méditation est de brouiller le système pour empêcher qu’une information potentiellement douloureuse arrive à notre conscience. Amener, accompagner, encourager la personne soumise ou l’encordée dans son subspace, c’est lui permettre aussi de diminuer, de minimiser le ressenti en jouant sur deux régions particulièrement importantes du cortex, comme pour l’hypnose ou la méditation : l’insula et le cortex cingulaire antérieur !
“Le cerveau ne peut traiter qu’un nombre limité d’informations en parallèle, environ 6 ou 7, précise Rémy Schlichter. La méditation de pleine conscience, en focalisant l’attention sur la respiration, ou telle ou telle partie du corps, modifie l’état cognitif du cerveau. Tout occupé à traiter ces nouvelles informations, il se retrouve incapable d’en traiter d’autres.” L’hypnose suit une autre logique : il s’agit ici de dissocier l’aspect sensoriel (les circuits de la nociception) du ressenti émotionnel, et de réassocier un autre contexte au stimulus, afin d’en changer l’interprétation. En allant travailler avec la personne soumise ou l’encordée sur sa respiration, en l’aidant à se focaliser sur sa respiration, on arrive à modifier l’état cognitif du cerveau, du coup, la douleur s’estompe et laisse place au subspace !
Conclusion
La simplicité de l’expérience du plaisir ou de la douleur n’est que factice, cette simplicité traduite n’est que le résumé d’un phénomène extrêmement complexe, qui suit deux voies différentes : la voie du somato-sensorielle et la voie de l’affectif. On a le sentiment que les deux voies vont ensemble dans l’expérience elle-même, mais dans la réalité ce n’est pas ainsi. Il est important de comprendre qu’il faut dissocier ces deux types de chose, ces deux type de voie.
Ce que nous montre la neurophysiologie du plaisir, c’est que le plaisir n’est pas une sensation, il est la réaction à une sensation ! Il fait intervenir majoritairement le système limbique.
On ne peut pas rendre compte de l’expérience du plaisir, comme on peut rendre compte de l’expérience de la douleur, on ne peut pas associer le couple douleur plaisir comme si de rien n’était, ils mettent en cause des mécanismes différents très différents dans le BDSM ou dans les cordes.
Y a-t-il un rapport entre le plaisir et la douleur ? Les difficultés que nous avons à rendre compte de ce qu’on appelle les sentiments mêlés, ou les problèmes liées au masochisme, ce que souvent les scientifiques parlent en terme de théâtralisation (lorsque ce n’est pas psychiatrique, lorsque ce n’est pas une paraphilie), retrouve-t-on ici des phénomènes du même ordre ? Si ce que l’on dit de l’expérience du plaisir est correct, le plaisir n’est pas une sensation mais une réaction d’une sensation, on peut comprendre pourquoi on insiste beaucoup lorsqu’on parle d’un plaisir, plutôt sur un système du type récompense/punition, du style : stimulus réponse, si le problème est d’activité par stimulation un certain nombre de zones, des centres du plaisir, alors on a répondu à une partie des problèmes.
Le fait que le système limbique qui intervient le plus dans les mécanismes émotionnels du plaisir explique pourquoi il est très difficile de dissocier le plaisir du désir, très difficile de dissocier le plaisir de l’émotion, très difficile de dissocier le plaisir d’une éducation de notre sensibilité au plaisir. Si le système limbique fait intervenir tous les états émotionnels, affectifs et aussi cognitifs, s’il y a une dimension cognitive extrêmement important dans l’expérience du plaisir, le plaisir est donc un tout ! Il y a donc une éducation à notre sensibilité au plaisir et de notre sensibilité à la douleur qui dépendent jusqu’à un certain point de nous ! Ce qui explique qu’il y a des plaisirs plus sophistiqués que d’autres, des plaisirs qui nous conduisent peut-être plus évidemment à une forme de bien-être, à une forme de bonheur que d’autres !
On peut donc introduire une gradation dans l’ordre des plaisirs une hiérarchie aussi et non pour introduire une valorisation ou un jugement moral, mais pour goûter encore mieux de ce qui est bon et pour souffrir encore moins de ce qui est mauvais.
source :
Claudine Tiercelin, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de Métaphysique et
Stéphane Lemaire, Les désirs et les raisons: de la délibération à l’action
Murat Aydede, An analysis pleasure, vis-à-vis plain
Laure Cailloce, journaliste scientifique