Correction, punition et sanction (1ère partie)
Note 1 : Dans le présent document, les termes employés pour désigner des personnes sont pris au sens générique, ils ont à la fois la valeur d’un féminin et d’un masculin.
Note 2 : Dans cet article, je vais essayer de vous parler de la correction, punition et sanction dans une relation BDSM selon mon point de vue.
Pourquoi faut-il punir, corriger ou sanctionner dans le BDSM ? Peut-on vivre sans jamais fauter, transgresser ? Peut-on vivre tout le temps dans le juste ? Comment définit-on une faute, une erreur ? Quelle différence entre une règle et un code ?
L’étymologie est instructive pour en découvrir le sens :
- Punir (du latin punio : peine, châtiment) : c’est infliger une peine, c’est-à-dire faire payer pour le rachat d’une faute, pour réparer une offense.
- Corriger (du latin corrigere composé de cum (avec) et de regere (diriger), soit littéralement “diriger avec”) : rectifier, améliorer conformément à une règle.
- Amender signifie améliorer en supprimant un défaut.
- Expier, c’est ramener à ses devoirs envers la personne dominante. C’est également purifier par un sacrifice.
- Sanctionner : rendre sacré ou inviolable (il est vrai que cesser la relation rend les règles inviolables, c’est donc la sanction ultime dans le BDSM).
Vivre une relation BDSM, c’est mettre ses sens en éveil. Pour le Maître, c’est mettre ses sens en éveil afin de servir la relation. Pour la personne soumise, c’est mettre ses sens en éveil pour servir le Maître.
Quels sont les sens utilisés dans une relation BDSM ? La vue, l’ouïe, le toucher et les deux autres sens (l’odorat et le goût) sont moins utilisés.
La réception de ces sens passe forcément à travers nos filtres de référence, notre système d’inférence (ce que la vie nous a appris). Il y a donc un écart entre l’émission et la réception (le perçu). La perception est un processus potentiellement générateur d’écarts plus ou moins considérés comme des productions fautives dans la mesure où sont en jeu des codes, des protocoles, des règles, des opérations à l’émission et à la réception. Ce n’est qu’à partir du moment où ce potentiel d’écart existe que la problématique de la correction est posée. Celle-ci est donc inhérente à la communication et à l’information au sein du couple BDSM.
Vivre une relation BDSM, c’est respecter les règles de la personne dominante, même si la personne soumise est certaine d’échapper à la punition. Celle qui ne respecte les règles que par crainte de la punition n’a pas encore atteint un niveau de maîtrise suffisante pour entrer dans une philosophie de la soumission, elle reste encore dans une posture de postulante ou de novice.
Normalement avant toute relation BDSM, il serait de bon aloi que le Maître définisse clairement sa /Discipline/ (c’est-à-dire son BDSM : les codes empruntés au BDSM, ses règles, ses principes, sa philosophie);
Le Maître se doit de transmettre sa /Discipline/ à sa soumise au tout début de la relation (sachant que rien n’est figé et que tout peut évoluer). A partir de là, lorsqu’il y a faute ou erreur, il lui devient plus simple de repérer l’écart par rapport à la définition de sa /Discipline/. Il faudra qu’il pose des indicateurs, et qu’il les identifie : typologie (faute ou erreur) et origine.
J’identifierai la différence entre code et règle de la manière suivante :
- Le code est défini par les us et coutumes du BDSM, par la culture BDSM.
- La règle est définie par le Maître au sein de la relation.
Je différencie la faute de l’erreur ainsi :
- La faute est liée à un défaut d’action, de performance. La faute peut être intentionnelle ou non, mais en aucun cas, la soumise n’est censée ignorer la règle, ni braver un interdit. Elle ne peut pas être prise en défaut de connaissance des règles ou d’interdits.
- L’erreur est liée à un défaut de connaissance. La soumise n’est pas censée connaître les codes du BDSM, tout comme elle n’est pas censée connaître une règle si elle n’a pas été formulée par le Maître. L’erreur est donc un défaut de connaissance.
L’erreur impute le Maître, il doit donc corriger le manque de connaissance de sa soumise, la faute impute la soumise, elle doit connaître et se souvenir des règles.
…
Suite dans une deuxième partie à venir : Correction, punition et sanction (2ème partie)
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